9- L'Ecume des jours : un roman fantaisiste

Étude de la langue

Lecture

Expression écrite

-Syntaxe : définitions de la syntaxe, de la phrase, de la proposition

Notion de figure de style (le jeu sur le langage)

-Distinction de l'humour, de l'absurde, de la satire

-Grammaire : les catégories grammaticales ; l'organisation de la phrase

-Lecture intégrale du roman L'Ecume des jours

 

 

 

 

-Notion de groupement de textes thématique  (le monde du travail)

Expression orale

Culture littéraire

Culture humaniste, HDA

-Présentation orale du rapport de stage en entreprise

-Histoire littéraire : les écrivains de l'absurde au XXe

-Référence au jazz dans l'oeuvre


Le roman


Leçon de grammaire : les natures grammaticales

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Le "thème" de L'Ecume des jours

Boris Vian rencontre  Duke Ellington (1948)


Source : echolalie.org

Version de Henry Allen (années 30)


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Les bilans

Bilan n°1 - Le cadre

Le roman se distingue d'un roman traditionnel par un cadre spatio-temporel vague et des relations entre les personnages qui ne sont pas d'emblée définies.

Le film respecte globalement l'ordre chronologique du roman, mais un personnage a plus d'importance dans l'adaptation : Nicolas.

 

Bilan n° 2 - Comment s'exprime le jeu sur le langage dans L'Écume des jours ?

Vian n'hésite pas à utiliser des figures de style surabondantes, à des fins humoristiques. Il n'évite pas les situations banales, mais tient à les raconter de manière peu ordinaire, en adoptant un point de vue déroutant. L'hyperbole et de l'adynaton lui permettent même d'échapper pour un moment au réalisme, pour de brèves incursions dans le merveilleux.

 

Bilan n° 3 – Fureur de vivre et absurde

1947 : année de la reconstruction européenne via le Plan Marshall ; la France se remet du deuxième conflit mondial et entre dans l'ère du renouveau sur un fond sonore de jazz, musique qui s'exporte bien dans l'Hexagone, depuis les tournées européennes de grands musiciens comme Duke Ellington. Musique subversive, elle est avant tout "jeune" aux yeux de B. Vian, qui l'intègre au cadre de son récit. Représenté dans le roman par le biglemoi et le morceau Chloe, tout en sensualité et en détresse, ce style symbolise, aux côtés d'un langage neuf, l'appétit de vie de la génération de Vian, lassée des privations de l'après 1929 et écoeurée par les guerres. Les jours sont à consommer, sans se retourner : être amoureux, vite, jouir des objets, plus ou moins "culturels", de la nouvelle société de consommation, danser, boire et s'enivrer enfin dans une contemplation narcissique.

La narration présente cet élan désordonné, que seule une imagination galopante peut créer, comme le seul rempart contre l'absurde, mais il est bien éphémère...

 

Bilan n°4 : Désacralisation de l'amour et de la religion

Les chapitres 13 à 22 désacralisent l'amour romanesque : la narration est si rapide que nous passons du premier rendez vous au mariage en une dizaine de pages ! De plus, la communication entre les deux fiancés est très réduite, étant donné que Colin se montre peu démonstratif à l'égard de Chloé, qui d'ailleurs s'exprime à peine.

Quant au traitement de la religion, il laisse transparaître la même volonté d'avilir les êtres, les objets et les situations. En effet, l'attitude des gens d'église est grotesque (c'est avant tout une fanfare d'amateurs), tout comme leur noms qui sont autant de barbarismes. En outre les wagonnets dans lesquels évoluent les protagonistes s'inscriraient dans un contexte de fête foraine. D'une manière générale, les situations ne sont pas pourvues de la solennité qu'une cérémonie religieuse exigerait ; pensons aux coups de tête et aux regards vicieux du "Religieux", ainsi qu'à la nourriture triviale, à l'endormissement du chevêche, etc.

 

Bilan n° 5 - Dans quelle mesure pouvons-nous affirmer que L'Écume des jours livre un message pessimiste sur l'existence au sein de la société ?

Vian dépeint une société que certaines célébrités du monde intellectuel et les modes de consommation massive ont hystérisée. Songeons tout d'abord à la foule qui se presse violemment aux portes de la conférence. Cette folie collective apparaît comme d'autant plus ridicule que la plupart des auditeurs ne comprennent pas les concepts de l'intellectuel. L'imitation du philosophe par ses admirateurs ("Ce n'étaient que visages fuyants [...] sur fond d'ombre") a des accents de fanatisme, de sorte que nous avons l'impression d'une idole des temps modernes que sa protection par d'importantes forces de police et son fastueux apparat isolent du commun des mortels. Pour Vian, la création littéraire s'oppose à la recherche de la célébrité, du pouvoir.

Le monde du travail apparaît quant à lui comme éreintant, abêtissant et orienté vers la production de masse. En effet, la narration insiste sur la description des mines de cuivre, dans les chapitres XXIV et XXV. L'épisode de la traversée de ce lieu infernal offre d'ailleurs l'occasion d'un des rares débats entre les protagonistes. Colin tient des propos des plus pessimistes : selon ce personnage hédoniste, qui n'est pas convaincu par l'idée d'un épanouissement par le travail ("En général, on trouve ça bien"), tout travail pénible devrait être accompli par des "machines" que personne ne prend la peine de concevoir ! On remarque d'ailleurs que, dans ce passage notamment, l'environnement des protagonistes reflète leur état de conscience ou de santé.