1 - Un aspect des religions anciennes : le mythe d’Orphée et d’Eurydice

Tableau de Feuerbach (arts.mythologica.fr)
Orphée ramenant Eurydice - Tableau de Feuerbach (arts.mythologica.fr)

Étude de la langue

Lecture

Expression écrite

Rappels de l'année de 5e : prononciation, ordre des mots,  1ère déclinaison, présent de l'indicatif

Groupement d'extraits :

-Orphée : Ars poetica d'Horace.

-Ovide, Métamorphoses

-


 

 

Expression orale

Culture littéraire

Culture humaniste, HDA

 

 

 

 La  symbolique d'un enlèvement célèbre de la mythologie : Eurydice par Orphée.

 

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Période 1 – Un aspect des religions anciennes : le mythe d’Orphée et d’Eurydice

 

Thèmes du programme :

Vie privée et vie publique

 

ü  Famille, filiation, place des femmes, âges de la vie

ü  Les sentiments et leur expression

ü  Éducation et formation dans l'Antiquité ; magisters, rhéteurs...

ü  La religion romaine, divinités, rites et fêtes ; figures grecques et figures romaines de divinités

 

Séance 1 – Une mort violente (Ovide, Métamorphoses, début du chant XI)

 

Orphée, poète légendaire de la génération précédant la guerre de Troie, dont les chants captivent toutes les créatures de Thrace, est pris à partie par les Ménades qui ne lui pardonnent pas son mépris à l'égard des femmes et se déchaînent contre lui. Massacrant d'abord les animaux charmés par le chant du poète, elles font arme de tout ce qu'elles trouvent pour lui donner le coup de grâce...

Bacchus ne laissera pas impuni le meurtre d'Orphée et, pour châtier les Ménades qui avaient participé ou assisté au meurtre, il les métamorphose en arbres enracinés sur place.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

XI, 10

 

 

 

 

XI, 15

E quibus una leves jactato crine per auras :

« En », ait, «en, hic est nostri contemptor ! » et hastam

vatis Apollinei vocalia misit in ora,

quae foliis praesuta notam sine vulnere fecit.
 


Alterius telum lapis est, qui missus in ipso

aere concentu victus vocisque lyraeque est

ac veluti supplex pro tam furialibus ausis

ante pedes jacuit. Sed enim temeraria crescunt

bella modusque abiit insanaque regnat Erinys ;
 

 

cunctaque tela forent cantu mollita ; sed ingens

clamor et infracto Berecyntia tibia cornu

tympanaque et plausus et Bacchei ululatus

obstrepuere sono citharae ; tum denique saxa

non exauditi rubuerunt sanguine vatis.

L'une d'elles [des Ménades], après avoir secoué sa chevelure dans l'air léger :

« Le voilà, le voilà,
celui qui nous méprise ! », dit-elle,

et, visant la bouche harmonieuse du
poète fils d'Apollon,

elle envoya son thyrse qui, orné de feuilles, lui laissa une empreinte sans le blesser.

L'arme d'une deuxième est la pierre, qu'elle jette en l'air,

mais celle-ci, dominée par l'accord de la voix et de la lyre, comme pour implorer son pardon pour ces criminelles fureurs, vint tomber aux pieds du poète.

Cependant les attaques se multiplient, plus osées,

toute retenue a disparu et la démente
Érinye règne en maître.

Par le chant d'Orphée tous ces traits auraient pu être émoussés ; mais une clameur immense, la flûte de Bérécynthe1 au bout recourbé,

les tambourins2, les battements et les hurlements bacchiques

couvrirent le son de la
cithare3 ; et finalement les rochers,

n'entendant plus le poète, devinrent rouges de son sang.

 

Remarque : Ovide, l'auteur de ce texte, vivait au Ier siècle de notre ère.

Étymologie

Trouve des mots français formés à partir du lexique de cet extrait :

§  crinis, is, m (chevelure) à crinière , crin               

§  contemptor, oris, m (qui méprise) à contempteur, contemptrice

§  folium, ii, n (feuille ) à exfoliant, feuillage, feuillu                            

§  lapis, lapidis, m (pierre) à lapidation, lapider , lapis lazulli   

§  cresco, is, ere, crevi, cretum (s'élever, grandir) à croître, croissance, crescendo

§  insanus, a, um (dément) à insanité       

§  plausus, us, m (battement) à applaudir, plausible, to applause

§  ululatus, us, m (hurlement) à (h)ululer 

§  rubeo, es, ere, rubui, rubitum (rougir) à rubis, rubéole, rubiette             

 

Notes

1. Flûte de Bérécynthe (ou flûte phrygienne, d'une région de la Turquie actuelle) : flûte à l'extrémité recourbée.

2. Tympanum, i, n : le tambourin (des prêtres de Cybèle, ou des membres du cortège de Dionysos, concurrent d'Orphée : les ménades, les satyres, les silènes).

3. Instrument à cordes qui, aux côtés de la lyre, appartient à Orphée.

 

 

Révision : verbe de la 2e conjugaison : rubere, « rougir »

Complète le verbe « rougir » en ajoutant les marques de pronoms personnels sujets à la fin de chaque forme.

 

 

1ère conj. Inf. Présent actif : amare

2e conj. Inf. Présent actif : rubere

Amo

amas

amat

amamus

amatis

amant

rubeo

rubes

rubet

rubemus

rubetis

rubent

 

 Séance 2 – La lyre d’Orphée

 

On sait qu’Orphée est indissociable de sa lyre. Mais quel dieu est associé à la création de cet instrument ?

On dit qu’Orphée est le fils d’un dieu-fleuve et de la muse de la poésie épique, Calliope. On rappelle que les muses sont neuf fruits des amours de …………. et de Mnémosyne.

L’accessoire privilégié d’Orphée est la ……………., qui fut, dit-on, inventée par le dieu des voyageurs et des commerçants, ……………... ………….. était en train de se promener sur les bords du Nil lorsqu’il trouva une carapace de tortue évidée. Il joua un moment avec, fasciné par l’écho qu’elle lui renvoyait, lorsqu’il eut une idée. Il fixa quelques cordes à la carapace, les gratta et le son qu’elles produisirent l’enchanta.

 

Mais pourquoi est-ce le plus souvent Apollon qu’on associe à la lyre ?

 

Le jeune Hermès avait dérobé le troupeau d’Apollon ; Zeus le lui fit rendre et Hermès obtint le pardon d’Apollon en lui offrant la lyre.

 

 

 

À gauche : la testudo (…..............…) à l’origine de la lyre !

 

À droite : la statue d’…………… au château de Versailles.

 

Source : alamyimages.fr

 

 

Quand Orphée se met à chanter (on accompagnait toujours ainsi le divin instrument), les animaux les plus farouches viennent se coucher à ses pieds. Il déplace les foules, au sens strict du terme : envoûtés par ses mélodies, les arbres, les montagnes, les rivières s’arrachent à leur immobilité pour venir l’écouter. Il prit part à la conquête de la Toison d’or : Jason, le chef de l’expédition, a fait appel à son talent pour raviver le zèle défaillant des Argonautes, pour charmer une nature hostile et pour apaiser les querelles qui ne manquaient pas de surgir entre ces hommes frustes.

 

Le poète du Ier s. Horace, dans son long poème Ars Poetica, parle ainsi d’Orphée :

 

Silvestres homines sacer interpresque deorum

caedibus et victu foedo deterruit Orpheus,

dictus1 ob hoc lenire tigres rabidosque leones ;

dictus et Amphion, Thebanae conditor urbis,

saxa movere sono testudinis et prece blanda 395

ducere quo vellet.

 

Traduction à compléter :

Et le vénéré ……………… des ………., Orphée, détourna les hommes …………… des ………….. et de la trahison ; on dit de lui à cause de cela qu’il …………. les ………….. et les ………… enragés ; on dit aussi d’Amphion, le ………… de la …….. thébaine, qu’il déplaçait les ………… au ……. de sa carapace et d’une voix ………… de les ………….. là où il voulait.

 

Rappel de l'année de 5: décline « musa » (la muse, 1ère déclinaison)

Singulier

Pluriel

Nominatif musa

 

 

 

Accusatif musam

 

 

 

Datif musae

 

 

 

 

Traduction (tous les mots se trouvent dans les deux textes, excepté « Ménades » : Bacchae, arum, f. pl.)

a) Orphée fait bouger les tigres, les lions et les rochers avec sa lyre :

b) Orphée ne crie pas comme les folles Ménades.

c) Le son de la carapace est doux.

 

 

 

Traduction (tous les mots se trouvent dans les deux textes, excepté « Ménades » : Bacchae, arum, f. pl.)

a) Orphée fait bouger les tigres, les lions et les rochers avec sa lyre : Lyra Orpheus et tigres et leones et saxa movet.

b) Orphée ne crie pas comme les folles Ménades. Orpheus ut Bacchae insanae non ululat.

c) Le son de la carapace est doux. Testudinis sonus blandus est.

 

 

Séance 3 – Parlez-vous le latin ?

 

-O care Galle, latine loqueris ?

-Minime, nondum latine loquor : haec mihi prima lectio est !

-Cito latine loqueris…

-Sed lingua latina difficilis est !

-Minime, facilis est !

-Recte dicis, sed nec Roma nec Lutetia uno die aedificatae sunt…

 

Verba

Illustration : Atlas Général d’Histoire et

dico, dicis, dicere je dis, tu dis, dire (3e conj.) de Géographie, Vidal Lablache.

facilis, difficilis facile, difficile Source : wikipedia.org

Gallus, i, m Gaulois

recte avec raison

latine en latin

lingua latina, ae, f la langue latine

cito bientôt, vite, rapidement

non ; nondum ne … pas ; ne … pas encore

loquor, loqueris, loqui je parle, tu parles, parler

 

 

Verbe modèle de la 3e conjugaison : dicere

dic… dic… dic… dic… dic… dic…

 

 

Séance 4 - Groupes de recherches : Orphée, fils de Calliope et d’Apollon / d’un dieu-fleuve

 

L’époque où vivait Orphée ; le dieu qu’il honorait (gr. 1) : Solène

 

 

Les trois métiers que les Grecs lui associaient (gr. 2) : Martin,Clément

 

 

Eurydice et les dryades (gr. 3) : Tosca, Zoé

 

 

L’homme qui tenta d’attraper cette dernière, Aristée (gr. 4) : Mélane,Sarah

 

 

Quelle déesse dut-il persuader ? Comment la remontée eut-elle lieu ? (gr. 5) : Marie

 

 

Comment l’orphisme est-il apparu en Grèce ? (gr. 6) : Alexane, Raphaël

 

 

Selon les croyances de l’orphisme, à quoi avaient droit les hommes, après leur mort ?

Les régions où on a retrouvé dans des tombes des formules orphiques (gr. 7) : Massalia

 

 

Sitographie sur Orphée et l’orphisme :

https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/orphisme/56570

philo-lettres.fr/grec/orphee.htm alderan-philo.org https://mythologica.fr/grec/orphee.htm

Recherches documentaires autour d’Orphée et de l’orphisme : corrigé

 

L’époque où vivait Orphée ; le dieu qu’il honorait (gr. 1) : ce fils d’Oeagre et de Calliope vivait au XIIe siècle avant notre ère (peu avant la guerre de Troie). Ce n'est pas prouvé historiquement puisqu’il s’agit un mythe. Son dieu protecteur était Apollon (maître de la lyre), mais Orphée était aussi considéré par Dionysos comme un digne serviteur. Orphée aurait méprisé le culte dionysien et institua, selon certains, ses propres mystères.

 

Les trois métiers que les Grecs lui associaient (gr. 2) : chanteur, poète, musicien, prêtre. Il aurait laissé des formules poétiques que les Grecs utilisaient lors de l’initiation à certains rites religieux (comme celui de Dionysos, dieu de l’ivresse, ou la confrérie philosophico-religieuse des Pythagoriciens, disciples de Pythagore, au VIe s. avant notre ère).

 

Eurydice et les dryades (gr. 3) : Eurydice est une nymphe de la mythologie grecque ; elle est plus précisément une nymphe des arbres, un être pouvant vivre longtemps et personnifiant un arbre. Les dryades sont souvent représentées comme des êtres hybrides, les jambes étant associées au tronc et aux racines du chêne (en grec ancien  δρῦς), leur chevelure à un feuillage.

 

L’homme qui tenta d’attraper cette dernière, Aristée (gr. 4) : il s’agit d’un apiculteur, fils d’Apollon, qui poursuivit la jeune nymphe le jour de ses noces avec Orphée. Durant sa fuite devant Aristée, elle ne remarqua pas un serpent tapi dans l'herbe : malheureusement elle lui marcha dessus. La morsure du serpent lui coûta la vie. Orphée décida d’aller chercher Eurydice aux Enfers, séjour des Morts.

 

Quelle déesse dut-il persuader ? Comment la remontée eut-elle lieu ? (gr. 5) : il s’agit de la reine des Enfers, Perséphone. Il a auparavant charmé Charon et Cerbère… Le contrat passé avec le couple infernal exige d’Orphée qu’il ne se retourne pas vers son épouse lors de la remontée : ainsi il pourra vivre son amour avec Eurydice, revenue à la vie. Hélas, Orphée, méfiant, n’entend pas les pas d’Eurydice derrière lui et se retourne avant de remonter au jour. Il perd sa bien-aimée à jamais. Après s’être retourné, il perd Eurydice, se lamente, choisit une fin d’existence austère et ascétique et se fait lacérer par les Ménades (prêtresses de Dionysos), qu’il avait autrefois méprisées. Il retrouve sa bien-aimée aux Enfers.

 

Comment l’orphisme est-il apparu en Grèce ? (gr. 6) : ce courant religieux grec s'est développé aux VIIe et VIe s. avant notre ère, éloigné de la religion d’État organisée autour du culte des dieux olympiens. Culte inspiré par le personnage d’Orphée et les écrits que les Grecs pensaient avoir reçus de lui. L'orphisme affirme le salut de l'âme, la vie éternelle qui dépend de la vie que l'on a passée sur terre. Selon l’orphisme, la vie ascétique (rude et austère, où l'on se prive de plaisir) préserve la pureté de l’âme et laver l'impureté du corps. L’orphisme, antérieur au pythagorisme, aurait influencé ce courant philosophico-religieux. L'orphisme expliquait par un mythe la création des hommes : ceux-ci sont nés des cendres des Titans. En effet, dans le culte orphique de Dionysos-Zagreus, Dionysos est le fils des amours de Zeus et de Perséphone. Dionysos-Zagreus n'arrive pas à échapper aux Titans envoyés par Héra pour le tuer, et ses meurtriers les Titans le dépecèrent et en mangèrent les morceaux. Les hommes nouvellement créés mèneront une vie difficile afin d'expier ce péché originel.

La nouvelle conception des Enfers (les deux routes, dont celle des âmes réincarnées), l'oubli des vices par l'ingestion des eaux du Léthé) et cette notion de péché originel inspireront les premiers chrétiens. La dimension initiatique fait penser à une autre religion à mystères : celle d'Éleusis.

 

Selon les croyances de l’orphisme, à quoi avaient droit les hommes, après leur mort ? Les régions où on a retrouvé dans des tombes des formules orphiques (gr. 7) : L'orphisme défend une forme de palingénésie (retour à la vie après la mort). Le pythagorisme, proche de l’orphisme, croit plus précisément en la transmigration des âmes, la métempsycose d'une âme individuelle. La transmigration des âmes désigne, après la mort, le passage supposé d'une âme d'un corps dans un autre corps, et l’échange est possible d’un règne à l’autre (de l’humain à l’animal par exemple) ! Pythagore (Πυθαγόρας / Pythagóras) est un réformateur religieux et philosophe présocratique qui serait né aux environs de -580 à Samos, une île de la mer Égée au sud-est de la ville d'Athènes. Il aurait été influencé par l'orphisme, dont les rites initiatiques imposaient aux fidèles une certaine ascèse : végétarisme pour se libérer de la contrainte prométhéenne de manger de la nourriture carnée, se vêtir de blanc, mise à distance des cadavres et des femmes enceintes, refus des sacrifices sanglants et de la laine dans la sépulture. Des lamelles d’or portant des inscriptions évoquant le passage du monde des vivants à celui des morts ont été découvertes dans des sépultures de Grande Grèce (Sicile, sud de l’Italie), Crète et Thessalie. D’après ces formules orphiques ou pythagoriciennes, seuls les philosophes et les initiés aux mystères pourront échapper au cycle des renaissances.

 

Séance 5 – Recherches documentaires

 

Séance 6 – Exercice de traduction

 

 

Consigne : en te fondant sur ta connaissance de la 1ère déclinaison et du système des cas, propose une traduction des trois phrases.

 

1) Poena tui, o discipula loquax, magna non est : ludi magister in te saevus non est.

 

Traduction proposée :

 

Phrase expliquant ton analyse :

 

 

2) Lyram jucundam Orphei ferae silvestres audiunt.

 

Traduction proposée :

 

Phrase expliquant ton analyse :

 

3) Hydra in herba dormit. Le serpent dort dans l’herbe.

 

Traduction proposée :

 

Phrase expliquant ton analyse :

 

 

4) Poeta Orpheus erat, qui religionem suam condidit.

 

Traduction proposée :

 

Phrase expliquant ton analyse :

 

 

5) Quoniam testudo concava est, Mercurius eam lyram facit.

 

Traduction proposée :

 

Phrase expliquant ton analyse :

 

Séance 8 - Le malheur d’Eurydice, ou la malédiction d’Orphée / Le pronom personnel tu

 

Eurydice fait partie des dryades, groupe de nymphes (divinité personnifiant un élément de la nature) qui enleva le jeune Hylas. La nymphe des arbres passait ses journées à flâner dans les prairies avec ses amies les naïades, nymphes des eaux. Orphée la charma (on sait qu’il détenait, avec sa lyre et sa voix, un réel pouvoir sur la nature), et l’épousa. Ils vivaient heureux, puis se marièrent, et ce même jour, le héros gardien des abeilles, fils d’Apollon et d’une nymphe, Aristée, s’éprit d’Eurydice et la poursuivit. Virgile raconte cette histoire dans le chant IV des Géorgiques, consacré aux abeilles. Dans cet extrait, le poète s’adresse au violent chasseur.

Non te nullius exercent numinis irae ;
magna luis commissa :
tibi has miserabilis Orpheus
haudquaquam ob meritum poenas
1, ni fata resistant, 455
suscitat et
rapta graviter pro conjuge saevit.
Illa quidem, dum
te fugeret per flumina praeceps,
immanem
ante pedes hydrum moritura puella
servantem ripas
alta non vidit in herba.

Virgile, Géorgiques, IV, v. 453-459.

1. La malédiction d’Aphrodite : lors de sa querelle avec Perséphone au sujet d’Adonis, elle avait dû, sur l’ordre de Zeus, se soumettre à l’arbitrage de Calliope, mère d’Orphée. Celle-ci décida que les deux déesses garderaient alternativement le bel Adonis, six mois de l’année. Aphrodite se vengea donc sur Orphée. On dit parfois que c’est elle qui inspira l’amour des femmes thraces pour Orphée : elle se le disputèrent tant qu’elles se l’«arrachèrent», au sens propre.

TRANSLATIO- Aucune autre divinité n’exerce sa colère contre toi ; tu expies un grand forfait : ce châtiment, c'est Orphée, malheureux à cause d’un sort immérité1, qui le soulève contre toi, à moins que les destins ne s'y opposent, et qui s’acharne avec rage pour son épouse qu'on lui a retirée. Tandis qu'elle courait devant toi en se précipitant le long du fleuve, la jeune femme, -elle allait en mourir,- ne vit pas à ses pieds , dans l’herbe haute, une hydre monstrueuse qui hantait les rives.

Questions

1° Quelles sont les deux formes latines du pronom personnel « tu », dans ce texte ? « te » et « tibi »

2° Voici la déclinaison de ce pronom personnel :

N. V.

A.

G.

D.

Ab.

tu

te

tui

tibi

te

Remarques : le cas vocatif existe pour ce pronom ; la préposition cum se colle après le pronom et cela signifie « avec toi » (tecum).

 

Question : quels sont les 2 cas strictement identiques au français ? Nominatif et accusatif

 

3° Indiquez des mots de la même famille que… :

-ira, ae, f : la colère → ire, irascible(ire) -fatum, i, n : le destin → fatal

-rapio, is, ere, rapi, raptum : enlever, ôter, → rapt, rapace(

-pes, pedis, m : pied → pédestre, pédicure

-saevio, is, ire, ii, itum : être en rage → sévère, sévir(sévir

-conjunx, conjugis, f : épouse → conjoint, conjonction

-suscito, as, are, avi, atum : soulever → susciter-poena, ae, f : châtiment → peine, punition

 

4° Lecture de l’image :

 

tableau de Cassone (XVIe s., Florence), à gauche. Quel semble être le métier d’Aristée ?

 

tableau de Jules-Élie Delaunay (1828-1891) ; Orphée et Eurydice (décor du foyer de l’Opéra de Paris).

 

1) Quel personnage aperçoit-on, à gauche ? Hermès : intermédiaire entre les dieux principaux et les mortels.

2) Qu’en déduisez-vous, en ce qui concerne le lieu de l’action ? Ils remontent des Enfers ; le trajet est presque terminé.

3) Quel autre élément du tableau corrobore cette déduction ? La pente, en bas à droite. Eurydice semble se matérialiser.

4) Qu’a de particulier l’attitude d’Orphée ? Orphée regarde droit devant lui (ordre de Perséphone).

 

Source : lesartsdecoratifs.fr

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Séance 9 - Révision de vocabulaire





 

1. Phrases latines à compléter à l’aide de formes des pronoms personnels 1 et 2. Phrases accompagnées de leur traduction.

 

Dialogue : formes à compléter (pronom personnel pers. 1 et 2)

PUER : …. amo, qui me spect...s ! (Je t’aime, toi qui me regardes !)

PUELLA : ….. t... non nosco. Quod t….nomen est ? (Moi, je ne te connais pas. Quel est ton nom ?)

PUER : ………. nomen Paulus est. At quo vadis ? (Mon nom est Paul. Mais où vas-tu ?)

PUELLA : Apud …..., pater materque ….. exspectant ! (Chez moi. Mes parents m’attendent !)

 

Le pronom « je »

N.

A.

G.

D.

Ab.

ego

me

mei

mihi

me

moi, je, pour ma part

m' / me

de moi > ma, mon, mes

à / de moi > mon, ma, mes

moi, à cause de moi...

Quelles sont les trois formes du pronom « moi » qu’on a pu lire dans ce court dialogue ? . ………………………...

« …... » a donné en français ……………….. et …………. ; …………….. a donné  ……………… .

 

2. Révision de vocabulaire.

 

La nature l'est souvent, quand joue Orphée (cases noires) :

Un lieu auquel Orphée dut tourner le dos (mot latin) :

 

 

S

 

 

 

13

6

 

 

 

 

 

 

 

14

A

G

N

U

M

 

 

 

 

A

 

 

 

 

 

2

S

 

L

V

E

S

T

e

R

 

 

3

 

 

12

 

 

 

 

A

 

 

16

 

N

 

 

C

 

 

 

 

17

 

 

1

 

 

T

 

H

O

M

I

 

E

S

11

 

15

M

 

 

A

 

 

 

 

 

8

 

 

 

E

 

 

T

 

 

9

R

I

P

A

 

 

N

 

 

I

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

C

O

M

M

I

S

S

A

E

4

 

 

 

 

 

E

10

 

 

 

 

C

 

 

5

M

A

G

N

A

 

 

 

 

E

 

 

 

 

 

7

T

E

C

U

M

 

 

 

 

1. Stultus ou stupidus. 2. « Des forêts » / sauvage (forme moins courante). 3. « Le nom » (nom. sg.) 4. « Commises » (fém. nom. pl.). 5. Les « commissa » d’Aristée le sont. 6. Vocatif de meus. 7. « Avec toi » 8. « Par la voix ». 9. La rive. 10. Désinence de 1ère décl. 11. « Les hommes ». 12. Poena. 13. Terminaison de 2e déclinaison (masculin). 14. Proie du lupus (acc. sg.). 15. « Cruel(le)s » au datif-ablatif pluriel. 16. Préposition signifiant « dans ». 17. Les destins.

 

Buste de Pythagore (wikipedia)

Séance 10 - La vie de Pythagore

 

 

Cet enseignement pratique interdisciplinaire (EPI) est consacré à la religion orphique dans l’Antiquité et à la religion du savant Pythagore. Il pourra être exploité, à l'issue du cycle 4, en tant qu’exposé de l’oral du DNB. Il a pour objectif de rendre compte de la complexité de la vie du célèbre philosophe Pythagore.

 

a) Visionnage de trois documentaires consacrés à Pythagore ;

b) Les élèves complètent la fiche suivante.

Liens : deux vidéos et l’article du Larousse

youtube.com/watch?v=pzDyE-xJDLA (vidéo de 2’)

www.larousse.fr/encyclopedie/personnage/Pythagore/139908

youtube.com/watch?v=HqTO8lBnbf0 (vidéo de 58’ ; à partir de 2’50’’)

 

Quis es, Pythagoras ? ………………………………………, ……………………………..

1° Pythagore vivait au VIe SIECLE avant notre ère.

2° La cité dont il serait originaire s'appelle SAMOS. Cette île se trouve près de la côte turque.

3° Son nom signifierait « celui qui a été annoncé par la Pythie » ; en référence à la révélation de sa glorieuse naissance à ses parents lors d'un voyage à Delphes.

4° Les Anciens le considéraient avant tout comme un philosophe, alors qu'aujourd'hui nous voyons en lui le célèbre mathématicien, mot qui aujourd’hui désigne « celui qui apprend ».

5° Son sport de prédilection à 17 ans : le pugilat (équivalent de la boxe).

6° On ne connaît de Pythagore aucun écrit !

7° La Terre, selon lui, avait cette forme : sphérique. Il apprit l'astronomie chez les ÉGYPTIENS .

8° Les pays qu'il a traversés : Phénicie / Perse / Égypte / Grèce / Crète / Italie.

9° D'après lui, le cosmos (κόσμος), l'ordre du monde, est assuré par les nombres : le nombre d'or (1,618 ; aussi appelé φ) est une garantie d'équilibre dans les œuvres d'art, tel le Parthénon à Athènes.

10° Dans le domaine musical, Pythagore a établi la gamme musicale.

11° En mathématiques, on doit à l'école de Pythagore :

-la racine carrée -la table de multiplication

-le critère de divisibilité -les nombres premiers

-la distinction entre nombres pairs et impairs

-en ce qui concerne le triangle : la somme des angles d'un triangle fait toujours 180 degrés.

-le célèbre théorème de Pythagore, qui, pourtant, était connu des Égyptiens et des Chinois !

12° C'est d'ailleurs en Égypte qu'il reçut une initiation religieuse.

13° À Babylone, Pythagore captif approfondit sa connaissance des religions juive, chaldéenne et persane.

14° Libéré, il retourna en Grèce, puis à Crotone (en Italie), où il fonda son école.

15° Les candidats recevaient une initiation qui pouvait durer entre 3 et 5 ans.

Pour la séance 11 : terminer cette recherche en fréquentant de nouveau ces sources documentaires.

 

Buste de Pythagore (wikipedia)

Exposés d'élèves volontaires : « Qu'enseignait-on à l'école de Pythagore ? » - La divine proportion, ou le nombre d'or.

 

Séance 11 - La supplique d’Orphée ; de la voix active à la voix passive

 

Lecture d’un 4e extrait : la supplique d’Orphée aux enfers.

*évaluation de la lecture expressive ;

*traduction à trous, cette fois facilitée par une liste de vocabulaire ;

*découverte de la notion de voix passive, et révision des 5 conjugaisons au présent actif.

 

L’amour qu’Orphée portait à feue son épouse était tel que le Thrace décida un voyage souterrain, dont le but était de revoir Eurydice aux Enfers, séjour des morts dans la croyance antique. Ce texte est extrait des Métamorphoses d’Ovide (chant X). Il évoque la prière qu’adresse Orphée à Pluton et Proserpine, souverains infernaux.

 

Sic ait : "O positi sub terra numina mundi,

in quem reccidimus, quicquid mortale creamur,

si licet et falsi positis ambagibus oris

vera loqui sinitis (…). [vers 17-20]

 

Causa viae est conjunx, in quam calcata venenum

vipera diffudit crescentesque abstulit annos. [vers 23-24]

 

Tendimus huc omnes, haec est domus ultima, vosque

humani generis longissima regna tenetis. [vers 34-35]

 

Quodsi fata negant veniam pro conjuge, certum est

nolle redire mihi : leto gaudete duorum."[vers 38-39]

— — —

Vocabulaire

-causa, ae, f : cause, raison (1ère décl.)

-conjunx, conjugis, f : lpouse (3e décl.)

-domus, domus, f : la maison (4e décl.)

-falsus, a, um : faux, mensonger (adj. qual.)

-genus, generis, n : genre, origine, naissance (3e décl.)

Il parla ………... : « Ô ……….. de ce …………….. souterrain, dans …………….. nous retombons, nous, qui sommes tous créés en êtres mortels, s’il est ……………… et si vous ……………… que, négligeant les détours d’un ……… langage, je dise la ………….. (…) .

La ……….. de mon …………….. est mon ……………….,. à …………………… une …………….. qu’elle avait foulée du pied a injecté son ………… et a enlevé ses années de jeunesse.

 

C’est ici que nous tendons ……….., ceci est notre …………….. …………………., et c’est vous qui détenez le ……………… le plus ………………. sur le genre …………….. .

 

Si les ……….. me …………… cette ………… pour mon ……………., il est évident pour moi que je ne voudrai pas …………… : réjouissez-vous de notre …….. à tous les deux. »

 

 

 

-haec : ces choses-ci (pronom neutre pluriel)

-omnis, omnis, omne : tout, toute (adj. qual.)

-os, oris, n : la bouche, la parole (3e décl.)

-venia, ae, f : grâce, faveur (1ère décl.)

-verus, a, um : vrai (adj. qual.)

-via, ae, f. : la route, le voyage (1ère décl.)

 
Questions

1° Dans la première phrase, quel verbe est conjugué à la voix passive ?

2° À quelle conjugaison appartient-il ?

3° Conjuguez ce même verbe à toutes les personnes du présent passif :

ego………………… tu…………………..

ipse……………………nos………………….

Vos…………………… ipse……………………

4° Le sujet d’un verbe à la voix passive, en français et en latin, ………… l’action.

5° Quelle est, en ce qui concerne la voix passive, la principale différence entre le latin et le français ? ………………………………

Pour la séance 12 : décrire un des lieux infernaux à partir de l’illustration ci-dessus. Aidez-vous aussi de la p. 188.

1 Le latin, comme l’anglais, utilise l’expression « il est dit » (« dictus est » ; « he is said ») pour traduire « on dit de lui ».

 

Séance 12 - Séance de recherches documentaires en salle informatique

 

Le choix des élèves :

 

Clément : Styx

Massalia : « niche de Cerbère »

Martin : Champs Elysées

Tosca : Tartare

Solène : séjour des enfants morts en naissant

Zoé : le Léthé

Sarah : région des suicidés

Raphaël : champ des guerriers morts au combat

Alexane : champ des larmes

Marie : portes de corne et d’ivoire

Mélane : colonnes d'acier et tour de fer

 

 

 


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Sitographie des enfers

 

CNRTL pour les étymologies de certains noms : https://www.cnrtl.fr/etymologie/cerbère

 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Enfers_grecs

 

http://www.ralentirtravaux.com/lettres/sequences/sixieme/sequence_10/enfers.php

 

http://www.cosmovisions.com

 

https://mythologica.fr/grec/enfers.htm

 

https://www.universalis.fr/encyclopedie/tartare-mythologie/

 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Chant_VI_de_l'Énéide

 

http://cafe-geo.net/wp-content/uploads/geo-enfers-greco-romains.pdf

 

extraits de l'Enéide en version bilingue (chant VI, description des Enfers) : http://bcs.fltr.ucl.ac.be/Virg/V06-548-678.html