5 - Nero delitor

Filippino Lippi, Saint Pierre devant Néron, détail 1481-1483
Filippino Lippi, Saint Pierre devant Néron, détail 1481-1483

Filippino Lippi, Saint Pierre devant Néron, détail
1481-1483 (cndp.fr)


Objectifs de la période



Étude de la langue

Lecture

Expression écrite

Champs lexicaux de la folie et de la cruauté

 

Expression de l'hypothèse (comparaison entre les structures française et latine)

 

Retour sur les notions grammaticales étudiées dans l'année

Extraits de Tacite  et de Suétone (Annales ; Vies des douze Césars)

-traduction juxtalinéaire : approfondissement

 

 

 

 

 

 

 

 

Expression orale

Culture littéraire

Culture humaniste, HDA

-Présentation orale d'un projet de vignette BD (représenter la mort d'Agrippine en BD)

 

 

 

 

Eléments bibliographiques au sujet de Tacite et Suétone

Repères historiques du règne de Néron : la mort d'Agrippine et l'incendie de Rome

 


 

 

 


Grammaire comparée : l'expression de l'hypothèse

Les élèves de latin 3e ont cette année comparé les constructions hypothétiques dans 5 langues étudiées dans l'établissement : français, latin, espagnol, allemand, anglais. Pour une fois, le latin est bien plus aisé à mémoriser...


Test-bilan

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Projet d'Anicetus (14,3)

[14,3]

(1) Néron évita donc de se trouver seul avec sa mère, et, quand elle partait pour ses jardins et pour ses campagnes de Tusculum et d'Antium, il la louait de songer au repos. Elle finit, en quelque lieu qu'elle fût, par lui peser tellement, qu'il résolut sa mort. Il n'hésitait plus que sur les moyens, le poison, le fer, ou tout autre. (2) Le poison lui plut d'abord; mais, si on le donnait à la table du prince, une fin trop semblable à celle de Britannicus ne pourrait être rejetée sur le hasard; tenter la foi des serviteurs d'Agrippine paraissait difficile, parce que l'habitude du crime lui avait appris à se défier des traîtres; enfin, par l'usage des antidotes, elle avait assuré sa vie contre l'empoisonnement. Le fer avait d'autres dangers: une mort sanglante ne pouvait être secrète, et Néron craignait que l'exécuteur choisi pour ce grand forfait ne méconnût ses ordres. (3) Anicetus offrit son industrie: cet affranchi, qui commandait la flotte de Misène, avait élevé l'enfance de Néron, et haïssait Agrippine autant qu'il en était haï. Il montre "que l'on peut disposer un vaisseau de telle manière, qu'une partie détachée artificiellement en pleine mer la submerge à l'improviste. Rien de plus fertile en hasards que la mer: quand Agrippine aura péri dans un naufrage, quel homme assez injuste imputera au crime le tort des vents et des flots? Le prince donnera d'ailleurs à sa mémoire un temple, des autels, tous les honneurs où peut éclater la tendresse d'un fils."


Rencontre à Baïes (14,4)

[14,4]

(4) Cette invention fut goûtée, et les circonstances la favorisaient. L'empereur célébrait à Baïes les fêtes de Minerve; il y attire sa mère, à force de répéter qu'il faut souffrir l'humeur de ses parents, et apaiser les ressentiments de son coeur: discours calculés pour autoriser des bruits de réconciliation, qui seraient reçus d'Agrippine avec cette crédulité de la joie, si naturelle aux femmes. (2) Agrippine venait d'Antium; il alla au-devant d'elle le long du rivage, lui donna la main, l'embrassa et la conduisit à Baules; c'est le nom d'une maison de plaisance, située sur une pointe et baignée par la mer, entre le promontoire de Misène et le lac de Baïes. (3) Un vaisseau plus orné que les autres attendait la mère du prince, comme si son fils eût voulu lui offrir encore cette distinction; car elle montait ordinairement une trirème, et se servait des rameurs de la flotte: enfin, un repas où on l'avait invitée donnait le moyen d'envelopper le crime dans les ombres de la nuit. (4) C'est une opinion assez accréditée que le secret fut trahi, et qu'Agrippine, avertie du complot et ne sachant si elle y devait croire, se rendit en litière à Baies. Là, les caresses de son fils dissipèrent ses craintes; il la combla de prévenances, la fit place, à table au-dessus de lui. Des entretiens variés, où Néron affecta tour à tour la familiarité du jeune âge et toute la gravité d'une confidence auguste, prolongèrent le festin. Il la reconduisit à son départ, couvrant de baisers ses yeux et son sein; soit qu'il voulût mettre le comble à sa dissimulation, soit que la vue d'une mère qui allait périr attendrit en ce dernier instant cette âme dénaturée.


Échec du naufrage (14,5-6)

[14,5]

(1) Une nuit brillante d'étoiles, et dont la paix s'unissait au calme de la mer, semblait préparée par les dieux pour mettre le crime dans toute son évidence. Le navire n'avait pas encore fait beaucoup de chemin. Avec Agrippine étaient deux personnes de sa cour, Crepereius Gallus et Acerronia. Le premier se tenait debout près du gouvernail; Acerronia, appuyée sur le pied du lit où reposait sa maîtresse, exaltait, avec l'effusion de la joie, le repentir du fils et le crédit recouvré par la mère. Tout à coup, à un signal donné, le plafond de la chambre s'écroule sous une charge énorme de plomb. Crepereius écrasé reste sans vie. Agrippine et Acerronia sont défendues par les côtés du lit qui s'élevaient au-dessus d'elles, et qui se trouvèrent assez forts pour résister au poids. (2) Cependant le vaisseau tardait à s'ouvrir, parce que, dans le désordre général, ceux qui n'étaient pas du complot embarrassaient les autres. Il vint à l'esprit des rameurs de peser tous du même côté, et de submerger ainsi le navire. Mais, dans ce dessein formé subitement, le concert ne fut point assez prompt; et une partie, en faisant contrepoids, ménagea aux naufragés une chute plus douce. (3) Acerronia eut l'imprudence de s'écrier "qu'elle était Agrippine, qu'on sauvât la mère du prince;" et elle fut tuée à coups de crocs, de rames, et des autres instruments qui tombaient sous la main. Agrippine, qui gardait le silence, fut moins remarquée, et reçut cependant une blessure à l'épaule. Après avoir nagé quelque temps, elle rencontra des barques qui la conduisirent dans le lac Lucrin, d'où elle se fit porter à sa maison de campagne.

[14,6]

(1) Là, rapprochant toutes les circonstances, et la lettre perfide, et tant d'honneurs prodigués pour une telle fin, et ce naufrage près du port, ce vaisseau qui, sans être battu par les vents ni poussé contre un écueil, s'était rompu par le haut comme un édifice qui s'écroule; songeant en même temps au meurtre d'Acerronia, et jetant les yeux sur sa propre blessure, elle comprit que le seul moyen d'échapper aux embûches était de ne pas les deviner. (2) Elle envoya l'affranchi Agermus annoncer à son fils "que la bonté des dieux et la fortune de l'empereur l'avaient sauvée d'un grand péril; qu'elle le priait, tout effrayé qu'il pouvait être du danger de sa mère, de différer sa visite; (3) qu'elle avait en ce moment besoin de repos." Cependant, avec une sécurité affectée, elle fait panser sa blessure et prend soin de son corps. Elle ordonne qu'on recherche le testament d'Acerronia, et qu'on mette le scellé sur ses biens: en cela seulement elle ne dissimulait pas.


Assassinat et funérailles d'Agrippine (14,7-9)

[14,7]

(1) Néron attendait qu'on lui apprît le succès du complot, lorsqu'il reçut la nouvelle qu'Agrippine s'était sauvée avec une légère blessure, et n'avait couru que ce qu'il fallait de danger pour ne pouvoir en méconnaître l'auteur. (2) Éperdu, hors de lui même, il croit déjà la voir accourir avide de vengeance. "Elle allait armer ses esclaves, soulever les soldats, ou bien se, jeter dans les bras du sénat et du peuple, et leur dénoncer son naufrage, sa blessure, le meurtre de ses amis: quel appui restait-il au prince, si Burrus et Sénèque ne se prononçaient?" Il les avait mandés dès le premier moment: on ignore si auparavant ils étaient instruits. (3) Tous deux gardèrent un long silence, pour ne pas faire des remontrances vaines; ou peut-être croyaient-ils les choses arrivées à cette extrémité, que, si l'on ne prévenait Agrippine, Néron était perdu. Enfin Sénèque, pour seule initiative, regarda Burrus et lui demanda s'il fallait ordonner le meurtre aux gens de guerre. (4) Burrus répondit "que les prétoriens, attachés à toute la maison des Césars, et pleins du souvenir de Germanicus, n'oseraient armer leurs bras contre sa fille. Qu'Anicetus achevât ce qu'il avait promis." (5) Celui-ci se charge avec empressement de consommer le crime. À l'instant Néron s'écrie "que c'est en ce jour qu'il reçoit l'empire, et qu'il tient de son affranchi ce magnifique présent; qu'Anicet parte au plus vite et emmène avec lui des hommes dévoués." (6)De son côté, apprenant que l'envoyé d'Agrippine, Agermus, demandait audience, il prépare aussitôt une scène accusatrice. Pendant qu'Agermus expose son message, il jette une épée entre les jambes de cet homme; ensuite il le fait garrotter comme un assassin pris en flagrant délit, afin de pouvoir feindre que sa mère avait attenté aux jours du prince, et que, honteuse de voir son crime découvert, elle s'en était punie par la mort.

[14,8]

(1) Cependant, au premier bruit du danger d'Agrippine, que l'on attribuait au hasard, chacun se précipite vers le rivage. Ceux-ci montent sur les digues; ceux-là se jettent dans des barques; d'autres s'avancent dans la mer, aussi loin qu'ils peuvent; quelques-uns tendent les mains. Toute la côte retentit de plaintes, de voeux, du bruit confus de mille questions diverses, de mille réponses incertaines. Une foule immense était accourue avec des flambeaux: enfin l'on sut Agrippine vivante, et déjà on se disposait à la féliciter, quand la vue d'une troupe armée et menaçante dissipa ce concours. (2) Anicetus investit la maison, brise la porte, saisit les esclaves qu'il rencontre, et parvient à l'entrée de l'appartement. Il y trouva peu de monde; presque tous, à son approche, avaient fui épouvantés. (3) Dans la chambre, il n'y avait qu'une faible lumière, une seule esclave, et Agrippine, de plus en plus inquiète de ne voir venir personne de chez son fils, pas même Agermus. La face des lieux subitement changée, cette solitude, ce tumulte soudain, tout lui présage le dernier des malheurs. (4) Comme la suivante elle-même s'éloignait: "Et toi aussi, tu m'abandonnes," lui dit-elle: puis elle se retourne et voit Anicetus, accompagné du triérarque Herculeius et d'Obaritus, centurion de la flotte. Elle lui dit "que, s'il était envoyé pour la visiter, il pouvait annoncer qu'elle était remise; que, s'il venait pour un crime, elle en croyait son fils innocent; que le prince n'avait point commandé un parricide." (5) Les assassins environnent son lit, et le triérarque lui décharge le premier un coup de bâton sur la tête. Le centurion tirait son glaive pour lui donner la mort. "Frappe ici," s'écria-t-elle en lui montrant son ventre, et elle expira percée de plusieurs coups.

[14,9]

(1) Voilà les faits sur lesquels on s'accorde. Néron contempla-t-il le corps inanimé de sa mère, en loua-t-il la beauté? les uns l'affirment, les autres le nient. Elle fut brûlée la nuit même, sur un lit de table, sans la moindre pompe; et, tant que Néron fut maître de l'empire, aucun tertre, aucune enceinte ne protégea sa cendre. Depuis, des serviteurs fidèles lui élevèrent un petit tombeau sur le chemin de Misène, prés de cette maison du dictateur César, qui, située à l'endroit le plus haut de la côte, domine au loin tout le golfe. (2) Quand le bûcher fut allumé, un de ses affranchis, nommé Mnester, se perça d'un poignard, soit par attachement à sa maîtresse soit par crainte des bourreaux. (3) Telle fut la fin d'Agrippine, fin dont bien des années auparavant elle avait cru et méprisé l'annonce. Un jour qu'elle consultait sur les destins de Néron, les astrologues lui répondirent qu'il régnerait et qu'il tuerait sa mère: "Qu'il me tue, dit-elle, pourvu qu'il règne."


Source Internet : http://bcs.fltr.ucl.ac.be

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L'incendie de Rome... par Néron ?

Question : quelles informations des documents de la p. 129 le documentaire semble-t-il remettre en cause ?


L'expression de l'hypothèse en français, latin et dans les langues étudiées au collège

Ce travail de recherche a été mené par les latinistes qui ont mis en commun les notions vues dans leurs cours de langues respectifs.

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Erwan et Enola
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l'expression de l'hypothèse en anglais
Agathe et Léa
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Louise & Mandy ♥♥♥
Louise et Mandy Espagnol Latin.odt
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Hypothèse Español
Lou et les Juliettes
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Hypothèse anglais et espagnol
Angèle
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allemand
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Evan Maertens ☺♥
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Passage du récit de Tacite

Personnages intervenant (ce qu'on voit dans la vignette)

Dialogues / Narration

Traduction de la narration et des bulles

groupe 1 : Joséphine, Célia et Fanny

XIV, 3 : Néron heureux quand sa mère prend des vacances...

Néron, Agrippine, esclaves, suivante Acerronie, la litière d'Agrippine

Néron ne désire plus qu'une chose : la mort de sa mère.

Nero tantum cupit unum : mortem matris! 

groupe 2 

Alexandre et Nicolas

XIV, 3 : Néron en proie au doute (poison, fer ?)

Néron

"Elle m' insupporte, je dois m' en débarrasser!Mais comment faire?"

Illa mihi praegravis est ! Abjicienda est ! Quomodo autem ?

groupe 3

Louana & Lisa

XIV, 3 : un bateau saboté

main d'Anicetus, schéma réalisé par Anicetus

Anicetus propose son projet de sabotage.

"Vers le naufrage et l'au-delà !"

Anicetus navis mutandae proponit. Ad naufragium ulterioraque !

groupe 4

Cloé & Alexia

XIV, 4 : l'invitation à Baïes

Néron écrivant à sa mère pour l'inviter aux fêtes de Minerve

"Maman, malgré nos différends, si le feu et la glace se retrouvaient à Baies aux fêtes de Minerve ?"

Mater, quamquam contentiones inter nos sunt, cur ignis et glacies non se Baiis reperiant ?

groupe 5

Léa & Julie

XIV, 4 : le trajet d'Agrippine (Antium - Baïes)

Deux parties : Agrippine sur le pont de son bateau, la carte du trajet

Après avoir reçu la lettre de son fiston, elle part sur sa trirème pour Baies. / Son trajet sans retour...

Acceptis filii litteris, in triremi ad Baias abiit. / Iter sine reditu...

groupe 6

Chloé & Clémentine

 

XIV, 4 : le cadeau de Baules

Néron montrant l'embarcation sabotée à Agrippine

Néron montre à Agrippine l'embarcation qu'il a fait saboter.

"Regardez maman, votre nouveau bijou !"

Nero Agrippinae naviculam ostendit, quam mutaverat : "Specta, mater, ornamentum novum !

groupe 7

Marine & Iris

 

XIV, 5 : fin de soirée, retour joyeux d'Agrippine à Baïes

Agrippine, Crepereius Gallus à la barre, Acerronie

"Heureuse de t'avoir revu, mon fils, tu me manques déjà ."

Mihi placet te rursus vidisse, mi fili, te jam desidero !

groupe 8

Romane & Flavie

XIV, 5 : le plafond s'effondre

Mort de C. G., Agrippine, protégée par son lit, s'échappe à la nage

Soudain, le toit s'écroule sous le poids du plomb.

"Sauve-moi, Acerronie, on en veut à ma vie !"

Agrippine gagne le lac Lucrin à la nage et se réfugie dans sa maison de campagne.

Repente tectum massa plumbea corruit.

"Salvam me fac, Acerronia, animam meam minantur  !"

Natat et Lucrinum petit, deinde in villa secura est !

groupe 9

Antoine & Mathis

XIV, 5 : Acerronie mal inspirée

Elle meurt sous les coups des marins complices de Néron

"Je suis Agrippine ! Qu'on sauve la mère du prince ! "

Agrippina sum! Eripiatur ex morte mater principis !

groupe 10

Alice & Tiphaine

XIV, 7 : L'affranchi Agerinus tombe dans le piège

Néron le fait passer pour un assassin

"C'est lui, c'est lui ! Elle veut ma mort et envoie son affranchi pour me tuer!"

"Iste est, iste est ! Ista mortem mihi vult mittitque liberum ut me occidat."



groupe 11

Gwendal & Paul

XIV, 8 : Anicetus entre de force dans la villa d'Agrippine

Atrium de la villa d'Agrippine ; Anicetus et ses hommes

Anicetus investit la villa d'Agrippine.


"Pousse-toi ! 0ù es-tu Agrippine ?"

Anicetus in villam Agrippinae ingreditur.

"Move ! Ubi es, Agrippina ?"