Lecture cursive n°4 – André Breton, Nadja (1928)
Personnages en marge, plaisirs du romanesque
Raison et sentiments
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Après une première lecture cursive de Nadja d’André Breton.
« Qui suis-je ? » : le lecteur, après la lecture du livre, connaît-il mieux celui qui énonce cette question ?
Après la lecture de Nadja, le lecteur ne connaît pas mieux un « je » fixe et clair, mais comprend que celui qui posait la question « Qui suis-je ? » était lui-même dans une quête d’identité, instable et en perpétuel mouvement. Le livre révèle moins un « moi » définitif qu’un processus d’interrogation, d’exploration et d’émerveillement : « qui je ‘‘hante’’ ? » (p. 9) ; « je m’efforce, par rapport aux autres hommes, de savoir en quoi consiste, sinon à quoi tient, ma différenciation » (p. 11) ; « que de la fin août […] à la fin décembre […], j’ai vécu mal ou bien […] des meilleurs espoirs qu’elle préservait » (p. 176).
Pour quelles raisons pouvez-vous considérer ce livre comme un roman ?
Il s’agit d’un roman -dont Breton évoque lui-même le projet en début de récit-, dans la mesure où on a affaire à un long texte rédigé en prose. De plus, Breton y conte une histoire suivant un déroulement chronologique, dont les évènements s’inscrivent dans le cadre d’une narration autobiographique intégrant des personnages présentés comme réels (« Était-il possible qu’il en fût autrement, dès lors que je voulais écrire Nadja ? »; « Peu importe que, de-ci de-là, une erreur ou une omission […] jettent une ombre sur ce que je raconte », p. 24).
Pour quelle raison selon vous l’a-t-on baptisé « récit poétique » ?
Bien que Nadja soit un roman, c’est aussi un récit autobiographique et poétique : l’auteur évoque souvent ses émotions, ses sensations, et cherche à donner aux univers décrits une nouvelle apparence. Il fait fréquemment allusion à d’autres auteurs de poésie, comme Rimbaud qui l’a beaucoup inspiré. Le surréalisme est d’abord un mouvement poétique, si bien que le lecteur de Nadja a souvent l’impression que Breton confère à ce genre une supériorité sur les autres genres, qu’il occupe à force d’allusions aux œuvres des collègues. Il en va ainsi, par exemple, d’Apollinaire (p. 26) ou d’Éluard (p. 29). L’inspiration suscitée par certains objets, certains mots, est de nature à donner un souffle poétique au récit : pensons aux rêveries divinatoires causées par les enseignes « BOIS-CHARBONS » des pages 29-30, ou encore à l’effet produit par le buste de Becque sur l’esprit de Nadja (p. 169-170 : « Mais je comprenais fort bien […] qu’elle tînt et qu’elle parvînt, sur certains sujets, à avoir son avis »).
En quoi peut-on dire que Nadja relate une quête de l’auteur ?
Breton cherche à trouver du merveilleux dans la vie de tous les jours ainsi que divers moyens de conjuguer amour, art et mystère. Nadja devient pour lui une personne qui l’aide dans cette recherche. Certaines entames de chapitre témoigne d’une curiosité, d’une volonté d’atteindre une nouvelle vérité sentimentale ou esthétiques, telle que cette interrogation des pages 127-128 : « Se peut-il qu’ici cette poursuite éperdue prenne fin ? Poursuite de quoi, je ne sais, mais poursuite, pour mettre ainsi en œuvre tous les artifices de la séduction mentale. »
Quelles sont les significations des différents pseudonymes de Nadja ?
Le jour de leur rencontre (4 octobre 1926), Léona Delcourt apprend à André Breton qu’elle s’est choisi le pseudonyme Nadja en référence au début du nom russe de l’espérance (p. 75). Plus loin, elle dit d’elle-même : « Je suis l’âme errante » (p. 82), faisant peut-être allusion aux diverses activités qu’elle mène dans la capitale, où elle ne vit que depuis trois ans. Sans que la désignation soit à considérer pleinement comme un pseudonyme, le narrateur associe une première fois, le 12 octobre, Nadja à Mélusine (p. 125) : « Elle compose un moment avec beaucoup d’art […] le personnage de Mélusine. Cette fée du Moyen Âge est connue notamment pour ce châtiment qu’elle reçut de sa mère : une transformation partielle et temporaire en serpent. Cette identification à Mélusine réapparaît aux pages 149 et 155, dans lesquelles Breton décrit la volonté de Nadja de se donner l’apparence de la fée poitevine, peut-être dans l’intention de souligner sa puissance créatrice.
Au moment de sa rencontre avec Nadja, Breton se dit en regardant les passants : "Ceux-là ne sont pas prêts à faire la Révolution". En quoi cette remarque nous renseigne-t-elle sur sa personnalité ?
Cette phrase des pages 71-72 montre que Breton s’oppose aux idées des classes sociales aisées et qu’il s’identifie comme socialiste. Du reste, après avoir lu des ouvrages de Trotski, il vient d’adhérer, au moment où il rédige Nadja, au parti communiste.
Vous réfléchirez au rôle que joue Nadja dans la quête de l'auteur.
Nous pouvons déceler dans le personnage éponyme une fonction d’enchantement du monde. En effet, dès l’apparition de Nadja dans le récit, la conception du monde s’éclaire et s’enrichit chez Breton : Nadja permet peu à peu à Breton de trouver de la beauté et une poésie mystérieuse dans un monde qu’il critique. Par exemple, un soir vers minuit, aux Tuileries, Nadja observe un jet d’eau qui se trouve être le même que celui d’une illustration d’un ouvrage de Berkeley que Breton est en train de lire (pages 100-101).
Quelle place Breton accorde-t-il à la description dans Nadja ?
Les descriptions sont très personnelles, poétiques, riches de nombreux symboles et détails originaux : elles montrent la façon unique dont Breton voit le monde. Elle est parfois mise en retrait au profit des illustrations qui la remplacent, mais le plus souvent elle apparaît sous la double forme du texte et de la reproduction iconographique : « cette image qui se trouve exprimée presque sous la même forme dans un ouvrage que tu ne peux connaître et que je viens de lire ? […] une signification capitale » (description des pages 100 et 102, interrompue par la photographie de la p. 101).
Dans quelle mesure l'oeuvre que vous lisez illustre le propos selon lequel Nadja est la muse du surréalisme ?
Nadja représente l’étrange, l’originalité, la folie qui donnent à Breton ses idées, l’aidant à trouver de la poésie dans le quotidien. Nadja peut ainsi représenter une muse du surréalisme. En effet, après leur ultime rendez-vous, André Breton dit ne rien avoir oublié de ces moments passés avec elle ; il définit Nadja comme un génie libre, dont il a vu les yeux s’ouvrir sur un monde de l’espoir, mais aussi comme une femme « inspirée et inspirante » bridée par une condition matérielle ambiguë (pages 130 à 134).
Les premiers jours de la rencontre entre le narrateur et Nadja sont rapportés sous la forme d’un journal ; quel est l’intérêt d’un tel choix d’écriture ?
Cela rend le récit plus vrai, plus proche de la réalité. Cependant, au fil de la lecture, ce format est abandonné car le récit s’éloigne de l’aspect formel de la relation afin d’aborder dans de plus amples développements des généralités sur le génie incarné par Nadja (« J’ai revu Nadja bien des fois, pour moi sa pensée s’est éclaircie encore, et son expression a gagné en légèreté, en originalité, en profondeur », page 136).
Exemples à l'appui, développez quelques-unes des fonctions des images dans Nadja.
Les illustrations accompagnent le texte afin que le lecteur visualise les scènes de la même manière que Breton le fait dans son récit. Les images soigneusement sélectionnées par l’auteur accentuent les émotions qu’il cherche à faire ressentir, comme dans la photographie “ses yeux de fougère...”, ou ajoute du réalisme dans lequel il cherche de la poésie (par exemple “La librairie de L’Humanité...”). Cependant, comme dans la photographie-portrait d’une voyante (Mme Sacco, p. 91), l’illustration ne revêt parfois qu’un importance minime dans le texte : il y a alors autonomie de l’image par rapport au texte. Cette voyante n’est littéralemet décrite dans la note de bas de page (p. 92-93).
Que représente pour Breton l'univers urbain ?
La ville, surtout Paris, apparaît comme un endroit mystérieux et insolite, très inspirant dans le cadre d’une quête d’une poésie du surréel dans le quotidien. Par exemple, dans la photographie de la place Dauphine (p. 95), le décor représente le climat mental d’une errance, d’un malaise. Pourtant, un pouvoir d’attraction émane du lieu. Enfin, le malaise gagne Nadja, qui a des visions de mort depuis un évènement qui se produisit à l’hôtel Henri-IV.
Quelle vision Breton donne-t-il de l'humain à travers l'iconographie de Nadja ?
Les représentations de l’humain sont tantôt des portraits, tantôt des bustes, ou encore des dessins d’objets représentant les hommes et les femmes. Par exemple, la photographie du gant féminin (page 66) présente un objet des plus banals, qui libère l’imaginaire, non sans un certain goût pour une représentation fétichiste de la femme conçue comme destinataire d’une provocation érotique
En quoi l'iconographie de Nadja répond-elle à la conception de la beauté qui se dégage de l'oeuvre ?
Selon Breton, la véritable beauté est étrange, dérangeante, ne suit pas les règles classiques et se trouve dans l’inattendu, dans ce qui trouble. Cette sensation du beau esthétique se retrouve principalement au travers des dessins réalisés par Nadja. Ainsi, dans le dessin présenté par Nadja le 12 octobre, exécuté à « La Régence » le 8 octobre, Breton souligne la présence de quatre allégories : l’attente, l’amour, l’envie, l’argent, mais aussi exprime son trouble devant la calligraphie des L et la présence mystérieuse d’un masque (p. 123-125).
Comment peut-on interpréter la représentation de l'écrit dans l'iconographie de Nadja ?
Si l’iconographie permet souvent de situer le récit dans le réel tout en soulignant le décalage entre l’objet représenté et l’univers dans lequel il plonge Breton, la présence fréquente de l’écrit dans ces illustrations force le lecteur à interrompre sa lecture pour les regarder d’un œil différent. Ainsi la « fleur des amants » de la page 139 comporte une riche légende, a priori de la main de la femme : ces traces de Nadja, exécutées lors d’un « déjeuner à la campagne », célèbre l’union des deux regards, mais Breton ne nous dit pas un mot sur la sorte de titre et les phrases qui encadrent ce dessin. Nous pouvons donc conclure à une représentation incomplète et mystérieuse de l’écrit dans l’iconographie.
Dans quelle mesure peut-on lire l'épisode des Détraquées comme une mise en abyme de Nadja ?
Le personnage de Solange, dans la pièce de théâtre, est sujet à des passions perverses : séduire et torturer des jeunes filles. À la fin, une d’entre elles sombre dans la folie et se suicide, ce qui peut faire référence aux troubles psychiques de Nadja.
Quelle place la mort tient-elle dans Nadja ? Vous appuierez votre réponse sur l'étude du récit et de l'iconographie.
Nadja finit par disparaître, c’est donc une sorte de mort symbolique, la fin d’une folie. Étrangement, Breton ne s’intéresse pas au sort de sa bien-aimée, comme s’il l’abandonnait et tournait une page de son histoire. Un lien peut être fait avec le dessin de Nadja « L’âme du blé » (p. 163) où figurent les mots “à mort”, ce qui accentue la dimension tragique des évènements. Ce dessin peut donc associer l’internement à la mort et à la solitude de Nadja (« je n’ai que vous comme amis »), à laquelle le récit fait allusion à la page 168.
Comment expliquer la vive réaction de Breton face à l’éventualité du don du gant ?
Breton refuse ce cadeau très personnel car cela montre qu’il veut garder une certaine distance morale, même dans le cadre créateur de la Centrale surréaliste : il prie finalement la femme aux gants bleus de ne pas en ôter un pour le laisser à la Centrale. Peut-être Breton voit-il dans la réclamation d’un objet si personnel une forme de violation d’intimité intolérable.
Que présente de marginal la relation entre Nadja et André Breton ?
La relation, mi-artistique, mi-amoureuse, ne s’intègre pas au schéma narratif de la rencontre amoureuse et des péripéties qui s’ensuivent : on remarque que les amants vivent en dehors de la société, qu’ainsi leur relation est discrète -Breton est marié, et on ignore si Nadja vit véritablement seule-, courte, intense, et irréalisée en termes charnels : en somme différente de ce que l’on attend d’une histoire d’amour.
À la fin du récit, la raison du narrateur a-t-elle su dominer sa tourmente sentimentale ?
À la fin du récit, Breton évoque une nouvelle passion pour une certaine Suzanne Muzard, sa maîtresse de 1927 à 1937 ; il ne semble ainsi pas avoir su dominer sa tourmente sentimentale. Par ailleurs, aux pages 170-171, l’auteur avoue s’être montré le complice des divagations de Nadja : « j’avoue qu’il ne me paraissait pas exorbitant […] de me communiquer un papier signé « Henri Becque » dans lequel celui-ci lui donnait des conseils ».
Lecture cursive n°4 – André Breton, Nadja (édition de 1963)
Personnages en marge, plaisirs du romanesque
Parcours visuel de Nadja
Projet d’écriture d’appropriation
Seul ou en binôme, imaginez le collage de deux pages à l’intérieur du récit de Nadja :
a) Reproduisez deux pages consécutives de Nadja (par exemple, les pages 96 et 97), en préservant la numérotation de la première, ainsi que sa dernière
ligne ;
b) Après cette première page, intercalez une suite de deux pages (dont une d’illustration) ; ajoutez leur numéro de page ;
c) Faites en sorte que la dernière page soit bien numérotée (par exemple, elle deviendra la p. 99), et que sa première ligne soit en cohérence avec vos deux
pages intercalées.
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Page |
Lien à la réalité |
Rapport texte / image |
Thèmes |
1. Grands Hommes |
23 |
Rencontre avec Eluard Breton a vécu là (« vers 1918 ») |
L’itinéraire de la ville prolonge l’aventure textuelle |
Charrette : départ ; Chirico ; Rousseau : suicide |
2. Manoir d’Ango |
25 |
Photo modifiée |
Prolepse (p. 71) : annonce la rencontre de Nadja |
L’écriture modifie la vie ; chasse ; leurre ; thème de la porte |
3. Statue d’É. Dolet |
27 |
Photo modifiée ; contre-plongée |
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L’influence des lieux sur les accidents de la pensée |
4. Éluard |
28 |
Compagnon de route du surréalisme |
Texte : rencontre |
Hasard, contingence |
5. Bois-Charbons |
30 |
3000 boutiques à l’époque
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Les Champs magnétiques associés à ce genre de boutiques |
Effroi dû la prémonition de la mort |
6. Péret |
32 |
Ami, collègue |
Rencontre dite par le texte ; Bois-Charbons entre Éluard et Péret |
Annonce de la rencontre de Nadja |
7. Desnos |
34 |
Ami ; trace des sommeils hypnotiques ; photographie à la fois statique et dynamique |
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Introduire les thèmes de l’amitié et de l’aventure intérieure |
8. Porte Saint-Denis |
37 |
Porte historique, mise en valeur de la perspective |
« très belle et très inutile » (2 lignes seulement) |
Prestige poétique de l’inutile. Réapparition du thème de la porte, du passage : traversée des apparences (le merveilleux dans le banal). |
9. Affiche du 5e épisode du film L’ Étreinte de la Pieuvre (Trail of the Octopus) |
39 |
Ce film à épisodes date de 1919 ; la séquence de la multiplication du Chinois dans New-York |
Fonction commune de l’affiche et du résumé présent dans le texte. Transition vers le Théâtre moderne : programmes → compréhension → distraction pendant le spectacle théâtral |
Dimension onirique ; imaginaire ; multiplication ; modernité du cinéma (film sorti en France en 1921) |
10. Théâtre Moderne (recto-verso d’un message adressé au directeur) |
41-42 |
Lieu qui a disparu en 1925 (dont il est question dans le message) ; pièces libertines ; jeu et décors négligés |
Du TM à la réplique, de la réplique à l’idée d’une rencontre d’une inconnue, de cette idée à la rencontre d’une femme nue (45) à l’Electric Palace (aucune représentation → « lieu de débauche sans intérêt »). Construit sur le Champ de Mars → théâtre des Deux-Masques |
Goût pour la marginalité vulgaire, la provocation érotique, l’interdit |
11. Les Détraquées (photographie de la représentation) |
50 |
Pièce créée par Babinski (neurologue qui encadra l’internat du jeune Breton) et Palau au théâtre des Deux-Masques en février 1921 ; Blanche Derval (rôle principal de la directrice) |
Sujet entièrement exposé : mise en abyme du récit et de la vie de Nadja ? |
Folie traitée scientifiquement ; censure morale, critique, amours homosexuelles ; mort d’une enfant de 11 ans ; théâtre véritable (entrée en scène de Nadja ; son maquillage théâtral) |
12. Blanche Derval (photographie) |
56 |
1885-1973 |
Image qui comble un regret et prolonge l’éloge textuel ; elle est la personne qu’on ne rencontre pas ; fantôme comme les personnages d’un rêve qui persiste en raison d’impressions fortes causées dans la réalité → pouvoir d’« incantation » |
Souvenirs qu’on garde d’une œuvre, leur « répercussion » sur la gestion de l’après-rêve ; thème du regard maquillé |
13. Saint-Ouen (photographie) |
60 |
Marché aux puces aimé des surréalistes : quête de la “ trouvaille ” ; rencontre en 1927 (« tout récemment encore ») Fanny Beznos, militante communiste morte en camp en 1942. Véritable prénom : Fajda. |
Rimbaud présenté (comme chez Cendrars, « Panama ») à travers son pouvoir d’incantation → retour aux lieux (Nantes se couvre du « monde » rimbaldien) → déclenche l’anecdote de la rencontre d’une jeune fille qui récite « Le Dormeur du val ». Légende de la photo : phrase du texte abrégée. |
Pièce rare, trouvaille, 2 fois associée à la poésie de Rimbaud – dépossession (le livre n’est pas à vendre, appartient à une jeune fille, FB) – popularité naissante du surréalisme |
14. Demi-cylindre (phographie) |
61 |
Trouvaille inutile |
Précède la description du texte (p. 62) |
L’art qui semble ne rien signifier ; la poésie qui émane des objets purement utilitaires, techniques |
15. Le gant (photographie) |
66 |
Le gant de bronze, en lieu et place du gant bleu ciel d’une femme
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La photo authentifie la rencontre ; annonce aussi l’épisode de la reconnaissance des mains entre Nadja et son jeune amant (74) |
Objet sans utilité qui libère l’imaginaire ; fétichisme ; la femme comme destinataire d’une provocation érotique |
16. L’Humanité (façade de la librairie, photographie) |
70 |
120, rue Lafayette ; panneau « ON SIGNE ICI » mis en valeur par un cadrage qui coupe de nombreux éléments (à gauche, l’inscription « chapeau rouge »). La flèche de l’inscription devrait pointer sur la partie supérieure d’une entrée où il était inscrit « Parti communiste » (?) entre 2 faucille-marteau. Cartes T[aride] (coupe de droite). 2 ouvriers à droite (l’un regarde la façade). |
lieu de la rencontre, pris en charge par le texte (« le 4 octobre [1926] ») ; polysémie du verbe « signer ». Symbolisme du lieu : la conversation comme prétexte d’un long discours social (74-82). Lieux mentionnés : le Mont-Dore (Auvergne, 80) + rue du Faubourg-Poissonnière (81 ; entre les 2 rues : rue d’Abbeville, non mentionnée) |
Valeur idéologique, vacuité du lieu ; désoeuvrement et réceptivité ; thèmes de la révolte populaire (78 : Breton réagit à la mention attendrie des « braves gens », par Nadja), de la liberté et du travail aliénant (79-80). Divination (thème de l’étoile annoncée de manière sibylline à Breton (81). Identité (« Qui êtes-vous ? », 82). |
Pas de photographie du café qui fait l’angle entre le faubourg Poissonnière et la rue Lafayette |
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Rendez-vous du 5 octobre 1926. |
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Aucune illustration des œuvres citées |
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Les Pas perdus ; Manifeste du surréalisme ; le poème de Jarry. |
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Littérature ; esthétique ; relations amicales (83-86) ; divination (Nadja cherche à connaître Breton sans le questionner). Esprit « surréaliste » de Nadja. |
17. Café « À la Nouvelle-France » (photographie) |
86 |
Café-brasserie qui n’existe plus (restauration rapide) photographie de la façade. Nom d’un quartier du 9e arrondissement et des colonies françaises d’Amérique du Nord. La rue n’est pas mentionnée (à l’angle des rues Lafayette et du faubourg Poissonnière : le cadrage évite l’angle). |
Photographie qui évite la description. Le texte s’attarde sur la rue de la Chaussée d’Antin, où Breton rencontre fortuitement Nadja (88). |
Littérature (les feuillets coupés de « L’Esprit nouveau » (89). Coïncidence de la correspondance entre l’évènement raconté dans ce chapitre -la rencontre presque simultanée d’une sphinge- et le brusque retour sur ses pas de Nadja. Renouvellement incarné par Nadja. |
18. Madame Sacco (photographie portrait d’une voyante) |
91 |
Portrait de face A fait une prédiction à Breton. |
Cependant importance minime dans le texte : autonomie de l’image par rapport au texte. Cette voyante est décrite dans la note de bas de page. |
Thème de la voyance (Sacco indique l’importance d’une certaine Hélène ; 93) ; femme (Nadja) associée à la voyance (elle dit avoir vécu l’expérience d’une « Hélène », 92). |
19. Place Dauphine (photographie) |
95 |
Trou noir souligné par les nappes blanches (restaurant « Au rendez-vous des Cochers », aujourd’hui restaurant Paul). Plan plus large, la façade donnant sur une place vide. Un des lieux de « Poisson soluble ». Breton l’a surnommée « le sexe de Paris », en raison de sa forme triangulaire (sexe féminin). |
Le décor représente le climat mental d’une errance, d’un malaise. Pourtant, un pouvoir d’attraction émane du lieu. Le malaise gagne Nadja, qui a des visions de mort depuis un évènement qui se produisit à l’hôtel Henri-IV. |
Hasard (confusion de l’Île Saint-Louis et de l’Île de la Cité) ; sexualité (« étreinte très douce, trop insistante », 93) ; lubricité et ivrognerie liées à la place (94) ; frivolité de Nadja, puis visions inquiétantes ou prémonitoires (fenêtres noires, puis rouge, 96) ; matière, traversée par le pouvoir sensitif de Nadja ; fuite (retour au début de l’épisode) vers la Conciergerie (toujours sur l’Île de la Cité) ; visions rétrospectives (« qui étais-tu ? », 97) ; fenêtre = danger (98) |
20. « Un bassin avec jet d'eau », Jacques-André Boiffard (photographie) |
99 |
Évocation du jardin des Tuileries ; 1er plan : un buisson. 3e niveau : statue de nymphe tenant une guirlande de fleurs |
Illustration de l’idée de la fusion de deux pensées. |
Objet-médiation ; montée et chute de l’esprit (100) ; coïncidence : la rélexion de Nadja est contenue dans le livre de Berkeley lu par Breton (Dialogues entre Hylas et Philonous, 101) : « Urget aquas vis sursum eadem flectitque deorsum » = « c'est la même force qui lance les eaux vers le ciel et les fait retomber » (100) |
21. En-tête du troisième des Dialogues entre Hylas et Philonous (photographie d’une gravure) |
101 |
Gravure de l’édition de 1750 – Citation latine rappelée dans le texte |
Illustration contenant une illustration. Le texte rapproche les 2 jets d’eau. |
Prémonition de Nadja (« Ce sont tes pensées et les miennes », 100) mise en relation avec la récente lecture de Breton (102) ; frivolité (l’inconnu du jardin des Tuileries, 102) ; association d’idées ; maternité (évocation de sa fille, 102-103) |
Pas de photographie de la rue Saint-Honoré, ni du bar « Le Dauphin » |
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Retour du jardin des Tuileries |
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Mystérieuse correspondance (« Dauphin », animal auquel Breton est souvent associé) |
Pas de photographie de l’environnement de Breton, ni de la rue Saint-Georges, ni du Claridge, ni du Théâtre-Français |
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Journée du 7 octobre : Breton saute du taxi, abandonne sa femme pour rejoindre Nadja, dans la rue Saint-Georges. Claridge : hôtel parisien. Théâtre-Français : autre nom de la Comédie-Française |
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Ennui ; culpabilité (104-105) ; potentialité de la rencontre fortuite (rue Saint-Georges, 105) ; retrouvailles ; précarité (106) ; trafic de drogue et prostitution (107) ; arrestation de Nadja ; autre relation avec un employé du Théâtre-Français (108) ; vénalité et corruption (108) ; baiser associé au sacré (109) |
22. La Profanation de l’Hostie (reproduction photographique) |
110 |
Uccello (XVe siècle) ; titre véritable : Miracle de l’hostie profanée ; morceau de la 2e scène (sur 6) d’une prédelle, découverte seulement vers 1859 ; évoque un mystère parisien du XIIIe siècle : quand le marchand essaie de la brûler, l'hostie commence à saigner et cela alerte les gardes. La partie droite (l’attaque des gardes derrière la porte) est manquante. |
Le texte précède l’image (109) : annonce de la reproduction du tableau, liée à la comparaison du baiser à l’hostie et à l’idée de corruption. |
Hasard (reproduction dans une lettre reçue le 8 octobre). Fascination de l’acte profanateur ; avec Nadja expérience sacrilège, par le rapprochement dents-hostie |
Ni l’hôtel du Théâtre, rue de Chéroy, ni le café « À la Nouvelle-France » |
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Là où réside Nadja (existe encore, 17e arrondissement) |
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Obsession ; attirance |
Pas de représentation du café « La Régence », ni de quémandeur |
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Rendez-vous manqué du 8 octobre (lieu oublié) |
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Vénalité, identification de l’univers spirituel et artistique au vécu aux côtés de Nadja (111-112) |
23. « Histoire de la France » |
112 |
Images d’Épinal, estampes aux couleurs vives, sujets populaires (ici : croisades, Louis VI, Louis VII), proposées par le quémandeur, le samedi 9 octobre |
Illustration qui précède la caractérisation littéraire (« de pauvres images ») |
Esthétique non sérieuse ; liens entre l’époque des images et une étude menée par Breton (112-113) ; jalousie de Breton envers le juge « ami » de Nadja (113-114), lié à un procès médiatisé exploité par les surréalistes |
Pas de représentation du quai Malaquais, ni du restaurant Delaborde, ni de l’Institut, ni la rue de Seine, ni la librairie |
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Restaurant situé au 23, quai Malaquais (n’existe plus). Librairie : 6, rue de Seine (n’existe plus). Repas du 10 octobre. |
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Pouvoir de Nadja, qui trouble le garçon. Souvenirs précis de sa relation avec l’« ami » juge. Visions (la main dans le ciel, 116). Écrivain « à la main de feu » qui est incité à écrire un « roman » sur leur aventure commune. 2de analepse de Nadja : la veille, 9 octobre, |
24. « Camées durs » (photographie) |
119 |
Cadrage serré ; jeu des vitres qui reflètent la rue ; boutique d’une « galerie du Palais-Royal ». Camée : pierre fine que l'on sculpte en relief pour mettre en valeur ses couches aux couleurs contrastées. Aventure vécue par Nadja le 9 octobre. |
Mise en valeur du mot « camées ». Illustration d’un retour en arrière : Nadja rencontre une femme appelée Mme Aubry-Abrivard, venue voir « Madame Camée ». |
Lieu lié au mystère (derrière la porte, une sorcière, «Madame Camée » ?) et, de nouveau, à la voyance (120) ; ennui. |
25. Boulevard de Magenta et Sphinx-Hôtel (photographie) |
121 |
L’hôtel existe encore, sous un autre nom (hôtel Libertel). 106, boulevard de Magenta. Nombreux passants (fait rare). Flou dominant. Nadja y a vécu plusieurs mois, rencontré l’« ami ». |
Le texte fait allusion à l’enseigne, mise en évidence par le cadrage. |
Figure de la métamorphose, de l’« esprit nouveau » des surréalistes ; ennui. |
26. Dessin allégorique de Nadja |
123 |
Montré le 12 octobre, exécuté à « La Régence » le 8 octobre. Représentation de 4 allégories : attente, amour, envie, argent. |
Déchiffrement incomplet de Nadja qui bute sur le masque et la lettre L, dont la calligraphie intrigue Breton (124-125) |
Voyance (Mme Sacco déconseille à Ernst de faire le portrait de Nadja, 124) ; dissimulation, masque ; relation Nadja-G… (« ami », « président d’assises ») → agacement de Breton devant le ton éploré de ses lettres |
Ni les « jardins du Palais-Royal », ni Mélusine |
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Le 12 octobre, Nadja dessine Mélusine (personnage légendaire, femme-dragon ou femme-serpent), puis questionne Breton sur « la Gorgone » (125). Description brève et objective. |
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Impatience, ennui (125) ; monstruosité ; rapprochement Nadja-maléfique |
Ni la gare Saint-Lazare, ni Le Vésinet, ni Saint-Germain-en-Laye |
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12 octobre : balade hors de Paris. Ligne très fréquentée, trains circulant toute la journée (retour vers 1h du matin) |
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Couple d’amoureux ; obscurité ; forêt ; apparition (employé des chemins de fer, 126-127) ; obsession de Breton par la présence des autres hommes autour de Nadja (125-127) ; Nadja comparée à Mme de Chevreuse (Marie de Rohan), conspiratrice du XVIIe s. |
Ligne de pointillés |
127 |
Œuvre picturale seulement citée : L’Embarquement pour Cythère, de Watteau (1717 ; titre de l’oeuvre musicale de Erik Satie, 1917) : mise en valeur d’un unique couple selon Breton. |
Interruption du récit de la relation Breton-Nadja ? Introduction d’une forme de bilan. |
Idée de « poursuite » (128), associée à la « fureur des symboles » et au « démon des analogies » qui occupaèrent les protagonistes |
27. « Yeux de fougère » (quatre photographies) |
129 |
Ajoutée à l’édition de 1963 ; entre l’objet d’art et
le portrait ; technique qui |
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Démultiplication ;
Nadja comme l’allégorie de la faculté de
voir ; impossible représentation de
Nadja, « génie libre » (130) qui
a su « ouvrir » les yeux sur un monde sur lequel ceux des autres « se ferme[nt] (132) ; montage qui renvoie dans l’ensemble du parcours visuel à son
homologue, un photomontage par Man Ray qui représente Robert Desnos (n°7) à 2 moments d’un sommeil hypnotique. Mise en relation vise avant tout à souligner le |
28. Château de Saint-Germain-en-Laye |
131 |
Ancienne résidence des rois de France. |
Note qui explique le lien entre la ville et Louis VI. |
Mystère (de la pièce secrète de la tour « de droite », selon Nadja, 132, des « pièges » de l’identité, 133). Véracité des récits de Nadja mise en doute (134). Éloignement progressif de Nadja, l’après-midi du 13 octobre (134) ; « je ne le pourrais plus [la revoir] » (135). |
Lieu ou objet du 13 octobre, et des jours qui suivirent |
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9 citations entre guillemets des phrases de Nadja. |
« j’ai revu Nadja bien des fois » (136). Impossibilité pour Breton de poursuivre la quête de Nadja ; le souvenir des paroles de Nadja (137-138). |
29. Dessin de Nadja « La Fleur des amants » |
139 |
Traces de Nadja, exécutées lors d’un « déjeuner à la campagne ». Union des 2 regards. |
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Union ; portrait de l’autre (140). |
Aucune représentation de Breton « tête de flammes et à ailes d’aigle » (140) |
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Échec de la représentation (140).
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30. Dessin de Nadja (18 novembre) |
141 |
Représentation « symbolique » du couple |
Dessin apprécié par Breton (aucune justification). |
Sirène-Nadja (rappelle Mélusine) et un monstre « aux yeux fulgurants » représenté sur un vase à tête d’aigle (140). |
31. « Le rêve du chat » (dessin, découpage de Nadja) |
142 |
Chat cherchant à s’échapper, mais empêché par un poids |
« découpage hâtif d’après une apparition » (143) |
Sélection de dessins exécutés par Nadja |
32. Dessin de Nadja (couverture de l’édition Folio) |
144 |
Main surmontée d’un visage, mobile, qui sort d’un gant |
« découpage » (143) |
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33. Double dessin de Nadja |
145 |
« Le salut du Diable » avec, dans sa partie supérieure, « Qui est-elle ? » |
lui aussi « rend compte d’une apparition » (143) |
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34. Dessin « en forme de casque » |
147 |
Dessin, comme le suivant, inspiré à Nadja par sa visite de la bibliothèque de Breton (« quelques jours plus tard » → octobre ou novembre 1926 ?, 144) |
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Goût esthétique de repérer dans certains matériaux des figures ou silhouettes humaines (143) ; grand nombre d’éléments permettant le rapprochement avec le « bouclier d’Achille » (143-144) ; présence d’une sirène ; forme des cornes d’un masque inspirée par l’univers de Breton (masque de Guinée ayant appartenu à Matisse 144) |
35. Dessin « Un personnage nuageux » |
148 |
Dessin exécuté « au dos d’une carte postale » (144) |
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Sirène ; présence des cornes (144) |
36. Georges Braque, Le Joueur de guitare ou L’Homme à la guitare |
150 |
Tableau cubiste peint en 1912 ; propriété de Breton de 1923 à 1943 ; aujourd’hui au Moma de New-York |
« Le clou et la corde », reconnus par Nadja (149) ; œuvre dont les éléments se révèlent petit à petit ; dans la partie supérieure du tableau, au centre, se devine la silhouette de l’homme auquel le titre du tableau fait référence et, sur la gauche, se dessinent les contours d’une corde enroulée autour d’un clou (hors-cadre dans l’édition Folio ; (= liens entre Picasso et Braque?) |
Lien inconscients entre Breton et Nadja |
37. Tableau triangulaire de Giorgio de Chirico : L’Angoissant Voyage ou l’Énigme de la fatalité |
151 |
1914 ; Moma de New-York ; format triangulaire : oppression ; gant rouge articulé (cf. la tête du dessin de Nadja, mobile) |
« la fameuse main de feu » (149) |
Main du destin déjà évoquée + la main de Fatma (118) ; l’aventure amoureuse présentée comme un « angoissant voyage » (149) |
38. Masque conique de Nouvelle-Bretagne (en Papouasie-Nouvelle-Guinée) |
152 |
Collection A. Breton |
« Tiens, Chimène ! » : sans commentaire de l’auteur (149) |
Lien surréalistes-primitifs |
« une petite statue de cacique » : non représentée |
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Inquiétude de Nadja |
39. Tableau de Max Ernst Les hommes n’en sauront rien |
153 |
1923 ; titre modifié par Breton (ajout de « Mais ») ; Palais Royal de Milan |
Fonction déceptive du récit : le texte de « la légende détaillée qui figure au dos » de M. Ernst ne figure pas mais Nadja sait déchiffrer le message (149) |
Fonction divinatoire de l’art ; mission prophétique et herméneutique du poète surréaliste et de sa muse |
Fétiche n°1 |
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Collection A. Breton |
« dieu de la médisance », selon Nadja |
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40. Fétiche n°2 |
154 |
Fétiche de l’île de Pâques ; Collection A. Breton |
« je t’aime je t’aime » |
Nadja communique avec les esprits qui président à la création (149) |
Mélusine : aucune représentation |
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Nouvelle comparaison de Nadja à Mélusine ; recherche d’une coiffure identique (155) |
41. Affiche publicitaire pour les lampes Mazda |
156 |
Sur la façade de l’ancien théâtre de Vaudeville |
Le texte présente la persistance de la figure de Nadja dans l’environnement urbain, le quotidien de Breton |
Lumière ; inspiration ; métamorphose (corps du papillon uni à l’objet lumineux) ; les cornes (point commun entre l’affiche et l’aspect « Mélusine » recherché par Nadja (155) ; serpent |
Derniers dessins de Nadja |
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Objets divers : livre, cendrier, cigarette, mappemonde, le mystérieux « réflecteur humain » de Nadja (157) |
« réflecteur humain » : « c’est l’âme des amants », selon Nadja (voir dessin n° 29) |
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2e ligne de pointillés |
157 |
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Le texte explique : cette ligne symbolise la rupture voulue par Breton |
Ennui ; agacement ; Breton regrette de n’avoir su avoir « prise » sur Nadja, qui n’est jamais « naturelle », ni artistiquement rigoureuse (158) |
42. Professeur Claude (photographie) |
162 |
Médecin aliéniste à Sainte-Anne (Paris). L’utilisation de ce portrait et son commentaire provoquèrent l’indignation des psychiatres. |
Portrait péjoratif dans le texte + réquisitoire contre la psychiatrie (discours direct qui le ridiculisent + portrait physique réducteur, 161) |
Thème de la folie ; goût de la provocation ; comparaison des asiles psychiatriques aux prisons (164) ; dénonciation de l’arbitraire des aliénistes (165)
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43. Dessin de Nadja « L’Âme du blé » |
163 |
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Sans commentaire |
Ce silence associe l’internement à la mort ; solitude de Nadja (« je n’ai que vous comme amis », 168) ; regrets de Breton |
44. Becque (photographie) |
170 |
Contre-plongée ; buste place Villiers |
Texte et image se complètent |
Oracle pour Nadja ; dramaturge dont le buste place Villiers était apprécié de Nadja |
45. A. Breton (photographie) |
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Studio H. Manuel |
Commentaires relatifs au temps de la création ; difficulté de revenir sur le texte jeté sur le papier, afin de lui donner une forme définitive |
Présence de Breton, mais absence de représentation de Nadja (176) |
3e ligne de pointillés |
177 |
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Ellipse temporelle : vers 1962, la relecture et la seconde édition de Nadja |
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46. Musée Grévin (photographie) |
178 |
Photo obtenue en 1959 |
Document qui, contrairement à ceux de la première heure, permettrait de faire revivre l’univers Nadja. |
Oubli et disparition des noms, des lieux de 1926 (179). Provocation et pouvoir de la femme. |
Sacco et Vanzetti |
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2 anarchistes italiens (procès en 1927, alors que Breton, loin de Paris, rédige Nadja) |
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Révolte ; désordre populaire ; procès controversé aux États-Unis (180) ; rapprochement amour/révolution |
47. « Les Aubes » (photographie de Valentine Hugo) |
181 |
Panneau indicateur (Avignon) |
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Thème du recommencement ; fin de l’énigme ; main de vie, indiquée par Nadja, qui guide la vie de Breton ; or ce n’est pas la main de Nadja, mais celle de l’amour rencontré quelque temps après |
Anecdote M. Delouit |
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mémoire |
4e ligne de pointillés |
184 |
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Changement de destinataire : 2e du sg., sa femme |
Dédicace finale à celle dont la main a montré le panneau (185), sa seconde épouse Jacqueline Lamba |
5e ligne de pointillés |
188 |
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Considérations sans marque de 1re personne : sur la beauté |
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Avion, crash |
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Référence au poème « La Beauté » de Baudelaire (« rêve de pierre ») ; « odalisques » (femmes d’un harem, 189) ; « la beauté je la vois comme je t’ai vue » (189) ; comparaison coeur humain = sismographe, outil de repérage et d’exploitation de ce qui est beau ; |