Étude de la langue |
Lecture |
Expression écrite |
Notion de figure de style, leur
fonction dans la poésie du temps
Grammaire : révision du mode indicatif (rappel des terminaisons du futur simple // passé simple et imparfait, construction et valeur). Les compléments circonstanciels (manuel pp.
260-261) Lexique : étymologie du mot "allégorie" : les racines all- et agor- (activité lexicale : retrouver dans le dictionnaire à partir d'une racine, d'une définition, les mots d'une même famille étymologique). Recherche sur les dérivés français de "fuga" : fugacité, fugace, fuir, fugitif. Le mot "fortune" et son double sens. Le verbe "plaindre" et ses dérivés (L. Labé : "tristes pleins" ; "plains" // la "complainte"). Syntaxe : La phrase complexe enrichie à l'aide des subordonnées circonstancielles de temps. Outil présenté comme un des moyens grammaticaux d'exprimer le temps qui passe (aux côtés des temps verbaux). Un outil : "l'arbre des phrases» (document présenté sur le site pour le moment ; l'arbre et ses branches représentent toutes les formes de phrases simples et complexes). |
-Groupement de textes : Poèmes de L. Labé (Ô beaux yeux bruns, Je vis, je meurs), Ch. Baudelaire (À une passante), extraits de Le livre du duc des vrais amants de Ch. de Pizan, Rutebeuf (La Complainte Rutebeuf). Fils directeurs thématiques : "Comment ces poèmes présentent-ils le sentiment amoureux ?" "Dans quelle mesure peut-on rattacher ces poèmes au lyrisme ?" -Manuel papier et numérique : utilisation systématique du manuel dans les deux versions, afin de fixer le repérage et le travail en autonomie.
-Dictionnaire de langue
: utilisé notamment lors des travaux de
recherche étymologique et de la préparation des deux expressions écrites. -Lecture collective de l'acte I du Mariage de Figaro. |
-Prise de notes libre : les conseils méthodologiques du cours de français (séance 1) -Transposition en langage courant d'un des 5 poèmes, en tenant compte des rimes et de leur disposition.
-Faire la synthèse : en fin de période, les élèves
remplissent un tableau rassemblant les caractéristiques des poèmes étudiés et comparant leur manière de présenter l'amour. Ce tableau est ensuite transposé en deux paragraphes
rédigés répondant à la question "Quels aspects de l'amour les poèmes lus en classe soulignent-ils ?".
Dans le prolongement de cette activité et après lecture du bilan thématique et de la définition du lyrisme, ils rédigent cinq phrases justifiants le caractère lyrique de ces cinq poèmes.
-Atelier d'écriture "Comment écrire des vers réguliers ?"
-Tâche finale d'écriture : expression de l'amour heureux
(le "je" d'À une passante peut finalement rencontrer la femme récemment croisée).
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Expression orale |
Culture littéraire |
Culture humaniste, HDA |
-Récitation orale
-Interrogations orales
: sur le
cours précédent (volontariat ou obligatoire)
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-Histoire du français : la naissance de la langue français, du latin aux langues romanes, du roman au français du XVIe s. Recherche documentaire sur le lexique du dialecte normand-picard. Insistance sur le caractère instable du français naissant (à partir de l'opposition "pleins" / "plains", à l'intérieur d'un même poème). -Notions de versification: étudiées de manière progressive : « e » muet (lors de la récitation) ; notions de rime, de leur disposition particulière dans le sonnet, de longueur de vers, de césure plus ou moins régulière (de Ronsard à Baudelaire), de diérèse, -Le lyrisme : abordé, lors de la lecture du poème de Rutebeuf, par le biais d'un relevé lexical, l'analyse des types de phrases (exclamatives et interrogatives), le jeu des répétitions, et l'observation de certaines métaphores. *Recherches documentaires de fin de période : recherches commencées en salle informatique, à terminer à la maison. Deux poètes dont ils faut retrouver l'identité à partir d'une illustration + un poète à traiter au choix. |
-Analyse d'images allégoriques du XVe et du XVIe s. : la représentation allégorique du temps par les peintres -Exemple de Titien : Les trois âges de l'homme, 1552). -« La roue de la Fortune ». Enluminure du XVe siècle (p. 43 du manuel). Mise en relation avec le poème de Rutebeuf.
-Ecoute d'une adaptation du poème de Rutebeuf par Léo Ferré (Pauvre Rutebeuf). Repérage de la technique du collage de deux poèmes pour aboutir à un texte.
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L'émission Une vie, une oeuvre est disponible sur le site Internet de France Culture.
Écoutez ce podcast (émission en balado-diffusion) pour apprendre comment Charles Baudelaire a tenté de gagner sa vie d'écrivain à Bruxelles.
Compétence du programme en jeu : "Pratiquer l’écriture d’invention".
> Connaissance des caractéristiques des genres littéraires pour composer des écrits créatifs, en intégrant éventuellement différents supports.
Voici quelques pièces poétiques composées par les élèves de 4e A. Il se sont inspirés du célèbre poème de Charles Baudelaire À une passante et ont imaginé une seconde rencontre plus propice à l'échange.
Source de l'image : theme-et-texte.eu
Les 4 temps simples de l'indicatif |
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Le moment où on parle : présent simple |
Fait à venir : futur simple |
Fait passé de 1er plan : passé simple |
Fait passé en train de se dérouler : imparfait
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Exemple du poème : fascine
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Exemple du poème : verrai |
Exemple du poème : passa |
Exemple du poème : hurlait |
Conjugaison complète |
Conjugaison complète |
Conjugaison complète |
Conjugaison complète |
Je fascine |
Je verrai |
Je passai |
Je hurlais |
Tu fascines |
tu verras |
Tu passas |
Tu hurlais |
Il/elle/on fascine |
Il/elle/on verra |
Il/elle/on passa |
Il/elle/on hurlait |
Nous fascinons |
Nous verrons |
Nous passâmes |
Nous hurlions |
Vous fascinez |
Vous verrez |
Vous passâtes |
Vous hurliez |
Ils/elles fascinent |
Ils/elles verront |
Ils/elles passèrent |
Ils/elles hurlaient |
moudre |
résoudre |
vendre |
peindre |
prendre |
craindre |
je mouds |
je résous |
je vends |
je peins |
je prends |
je crains |
tu mouds |
tu résous |
tu vends |
tu peins |
tu prends |
tu crains |
il moud |
elle résout |
elle vend |
elle peint |
elle prend |
elle craint |
nous moulons |
nous résolvons |
nous vendons |
nous peignons |
nous prenons |
nous craignons |
vous moulez |
vous résolvez |
vous vendez |
vous peignez |
vous prenez |
vous craignez |
elles moulent |
elles résolvent |
elles vendent |
elles peignent |
elles prennent |
elles craignent |
Venir |
Dire |
Vouloir |
Ouvrir |
Mettre |
Vaincre |
Je viens |
Je dis |
Je veux |
J'ouvre |
Je mets |
Je vaincs |
Tu viens |
Tu dis |
Tu veux |
Tu ouvres |
Tu mets |
Tu vaincs |
Il vient |
Il dit |
Il veut |
Il ouvre |
Il met |
Il vainc |
Nous venons |
Nous disons |
Nous voulons |
Nous ouvrons |
Nous mettons |
Nous vainquons |
Vous venez |
Vous dites |
Vous voulez |
Vous ouvrez |
Vous mettez |
Vous vainquez |
Ils viennent |
Ils disent |
Ils veulent |
Ils ouvrent |
Ils mettent |
Ils vainquent |
Le texte intégral de la Complainte Rutebeuf (en rouge les vers chantés par Léo Ferré) :
Car, qui le vos vauroit retraire, Si bien que si je voulais vous le narrer,
Il durroit
trop.
Ce serait trop long !
Diex m’a fait compaignon a Job : Dieu a fait de moi un autre Job,
Il m’a tolu a un sol
cop
M'a arraché, d'un seul coup,
Quanque
j’avoie.
Tout ce que j'avais.
De l’ueil destre, dont miex veoie, De l'oeil droit, dont je vois le mieux,
Ne voi ge pas aleir la voie Je ne vois ni où va
la route,
Ne moi
conduire.
Ni où me conduire.
Ci at doleur dolante et dure, C'est une véritable torture,
Qu’endroit meidi m’est nuit oscure Qu'en plein midi une nuit obscure
De celui
eul.
Voile cet oeil.
Or n’ai ge pas quanque je weil, Loin de voir tous mes voeux exaucés,
Ainz sui dolanz et si me dueil Je suis souffrant et me morfonds
Parfondement,
Si profondément,
C’or sui en grant afondement Que je suis au fond du trou,
Ce par ceulz n’ai relevement Si ne me relèvent pas ceux
Qui jusque
ci
Qui, jusqu'ici,
M’ont secorru, la lor merci. M'ont secouru, à eux merci.
Moult ai le cuer triste et marri Je suis bien triste et contrarié
De cest
mehaing,
De ce tourment,
Car je n’i voi pas mon gaaing. Car je n'y vois pas de profit.
Or n’ai je pas quanque je aing: Ce que j'attends, je ne l'ai pas :
C’est mes
damaiges.
C'est mon malheur !
Ne sai ce s’a fait mes outrages. Je ne sais si c'est à cause de mes outrages.
Or devanrrai sobres et sages Je deviendrai sobre et raisonnable
Aprés le
fait
Désormais,
Et me garderai de forfait. Et me tiendrai
à l'écart de toute faute.
Mais ce que vaut quant c’est ja fait? Mais à quoi bon, quand c'est déjà fait ?
Tart sui
meüz.
Je réagis trop tard.
A tart me sui
aparceüz
C'est tard que je me suis aperçu
Quant je sui en mes laz cheüz Alors que j'étais pris au piège
Ce premier
an.
En cette première année.
Me gart cil Diex en mon droit san Que Dieu me garde en mon bon sens,
Qui por nous ot poinne et ahan, Lui qui pour nous connut peines et épreuves,
Et me gart
l’arme !
Et garde mon âme !
Or a d’enfant geü ma fame; Ma femme vient d'avoir un enfant
;
Mes chevaux ot brizié la jambe Mon cheval de se briser la patte
A une
lice;
A une barrière ;
Or wet de l’argent ma norrice, Me réclame de l'argent ma nourrice,
Qui m’en destraint et m’en pelice Et elle m'étrangle, et elle me dépèce,
Por l’enfant
paistre,
Pour que l'enfant mange,
Ou il revanrra braire en l’aitre. Sinon il reviendra au foyer brailler.
Cil sire Diex qui le fit naitre Que Seigneur Dieu qui
le fit naître
Li doint
chevance
Lui donne de quoi vivre
Et li envoit sa soutenance, Lui envoie sa
subsistance,
Et me doint ancor alijance Qu'il me soutienne à
l'avenir
Qu’aidier li
puisse,
Pour que je puisse l'aider,
Et que miex son vivre li truisse, Que je gagne mieux son pain,
Et que miex mon hosteil conduisse Que je gère mieux ma maison
Que je ne
fais.
Que je ne le fais.
Ce je m’esmai, je n’en puis mais, Cela m'angoisse, je n'en peux plus,
Car je n’ai douzainne ne fais, Car je ne fais aucun tas
En ma
maison,
En mon foyer,
De buche por ceste saison. De bûches, pour le
moment.
Si esbahiz ne fu nunz hom Jamais homme ne
fut aussi dérouté
Com je sui
voir,
Que je le suis,
C’onques ne fui a mainz d’avoir. Car jamais je n'ai eu aussi peu d'argent.
Mes hostes wet l’argent avoir Mon propriétaire veut le loyer
De son
hosteil,
De sa maison,
Et j’en ai presque tout ostei, Je l'ai presque entièrement vidée,
Et si me sunt nu li
costei Ainsi j'ai les
flancs dénudés
Contre
l’iver,
Face à l'hiver,
Dont mout me sunt changié li ver Mes vers ont de beaucoup différé
(Cist mot me sunt dur et diver) (Ces mots me sont durs et cruels)
Envers
antan.
De l'an dernier.
Par poi n’afoul quant g’i enten. J'en deviens presque fou quand j'y pense.
Ne m’estuet pas tenneir en ten; Nul besoin de me tanner en tan ;
Car le
resvuoil
Car le réveil
Me tenne asseiz quant je m’esvuoil; Me tanne assez quand je m'éveille ;
Si ne sai, se je dor ou voil Je ne
sais, que je dorme, que je veille,
Ou se je
pens,
Ou que je pense,
Queil part je panrrai mon despens Où trouver de quoi payer,
L’amours est
morte:
L'amitié est morte.
Se sont ami que vens
enporte, Ce sont des amis que le vent emporte,
Et il ventoit devant ma
porte, Et il ventait devant ma porte,
Ces
enporta,
Il les emporta.
C’onques nuns ne m’en conforta Ainsi jamais personne ne m'aida,
Ne du sien rien ne m’aporta. Ne me tira rien de sa bourse.
Ice
m’aprent
Cela m'apprend
Qui auques at, privei le prent; Que le peu qu'on a, un ami le prend ;
Et cil trop a tart ce repent Mais c'est trop tard
qu'il se repent
Qui trop a
mis
Celui qui a mis
De son avoir a faire amis, Trop d'argent à ses
faire des amis,
Qu’il nes trueve entiers ne demis Car, pas un de sincère, même à demi,
A lui
secorre.
Pour l'aider.
Or lairai donc Fortune corre, Je cesserai donc de courir la Fortune,
Si atendrai a moi rescorre, M'appliquerai à retrouver
mon bien,
Se jou puis
faire.
Si j'y parviens.
Vers les bone gent m’estuet traire Il faut me tourner vers les gens de bien
Qui sunt preudome et debonaire Ceux qui, nobles et généreux,
Et m’on
norri.
M'ont nourri.
Mi autre ami sunt tuit porri : Mes autres amis sont tous pourris
:
Je les envoi a maitre Horri Je les envoie à la
poubelle
Et cest li lais,
Et les y laisse,
C’on en doit bien faire son lais Des gens pareils, on peut les oublier
Et teil gent laissier en relais Et laisser telle engeance dans un
coin
Sens
reclameir,
Sans rien demander,
Qu’il n’a en eux riens a ameir Car il n'y a rien à aimer en eux
Que l’en doie a amor clameir. Rien qui puisse se dire amitié.
[Or prie
Celui
Je prie donc celui
Qui trois parties fist de lui, Qui se partagea
en trois personnes,
Qui refuser ne set
nului Qui ne sait
refuser aucun
Qui le
reclaime,
De ceux qui l'invoquent,
Qui l’aeure et seignor le claime, Qui l'adorent et l'appellent seigneur,
Et qui cels tempte que il aime, Celui qui éprouve ceux qu'il aime,
Qu’il m’a
tempté,
Et il m'a éprouvé,
Que il me doint bone santé, Qu'il me donne bonne
santé,
Que je face sa
volenté
Que je fasse sa volonté
Mais cens
desroi.
Mais sans faillir.
Monseigneur qui est fiz de roi A Monseigneur, qui est fils de roi,
Mon dit et ma complainte envoi, J'envoie cette anecdote et ma complainte,
Qu’il m’est
mestiers,
Car j'ai besoin de lui,
Qu’il m’a aidé mout volentiers: Car il m'a aidé de bonne grâce :
C’est li boens cuens de Poitiers C'est le bon comte de Poitiers
Et de
Toulouze.
Et de Toulouse.
Il saurat bien que cil golouze Il saura bien ce que je
désire,
Qui si faitement se dolouze. Celui qui souffre autant que
moi.
Explicit.
Fin (livre déployé).